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Des chevaux de trait en pleine ville : expérience à Nanterre

chevaux20241020_155106 Les juments attelées en paire ont permis de défricher et labourer les deux parcelles de la ferme

Insolites rencontres en plein cœur de ville de Nanterre (92) avec la Ferme du Bonheur et l’association Le P.R.É. à l’occasion des Journées nationales de l’Architecture 2024*. Explications sur l'intérêt de la pratique ancestrale et innovante.

Au programme : démonstrations de travaux de griffages et labours en traction animale en plein champ, ateliers d’artisanats de vannerie en osier et de construction d’ouvrage en pierre sèche. Une agriculture urbaine pour tous, loin des clichés bobos, où "se côtoient les clodos et la reine d’Angleterre", dixit Roger des Prés le fondateur des lieux et qui pousse à l'intervention de chevaux sur le site. Ce sont deux juments Trait Bretonne et Comtoise que Louise Drieux, fondatrice de l’entreprise "Sabots sur Terre", avaient amenées justement pour le week-end : Nina & Fleur. Professionnelles d’un entretien du sol respectueux de l’environnement, les juments attelées en paire ont permis de défricher et labourer les deux parcelles de la ferme en prévision du semis des céréales. Un trio aidé par les paysans éphémères du week-end de la Ferme du Bonheur, étudiants venus pour l’événements ou consultants venus rompre un moment avec leur vie citadine et les écrans.

Intérêt dans différentes situations

Dans ces lieux difficiles d’accès du fait des fortes circulation et densité urbaines, un tracteur serait compliqué à acheminer. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour laquelle l’activité de services par traction animale est plébiscitée par les clients de Sabot sur Terre, en plus d’encourager des pratiques qui s’inscrivent dans les préceptes de l’agroécologie. Si c’est le contexte urbain qui en est ici l’élément déclencheur, l’intérêt est aussi marqué dans le cas de parcelles forestières ou viticoles à reliefs particuliers. Même si, comme le souligne Louise, a contrario les machines peuvent parfois accéder là où les chevaux ne le peuvent pas, par exemple dans le cas de sols peu porteurs.
Si les services de traction animale sont issus d’un héritage ancien, les besoins ne sont plus les mêmes qu’à l’époque préindustrielle et il y a une nécessité d’innover pour adapter les outils et méthodes aux besoins actuels que ces services aient un impact prouvé et optimisé sur les environnements ciblés, et que les animaux soient complémentaires aux machines. C’est auprès du peuple Amish que la jeune femme a ainsi trouvé de l’innovation notamment pour du matériel de fauchage et en collaboration avec un collègue ont développé il y a quelques années un outil pour ameublir les frayères à truites car le fond des rivières se calcifie par le changement climatique.

Les résultats sont déjà visibles, avec un bon développement du nombre de nids de pontes des poissons

Si l’outil est efficace, il est en lourd, peu maniable et sans frein, ce qui demande une forte manutention pour Louise et une grande vigilance, notamment quand le terrain est en pente car les chevaux peuvent être blessés. Après plusieurs années d’activités, ce bien-être est devenu une priorité pour la structure, condition indispensable à sa durabilité.

Innnovations et recherches complémentaires

Cette activité est déniablement une porte ouverte pour l’innovation afin de répondre à la demande environnementale. Ce sont aussi des solutions  à trouver et expérimenter pour garantir le bien-être de la personne responsable de l’attelage et des animaux.
Après plusieurs années d’activités, ce bien-être est devenu une priorité pour la structure, condition indispensable à sa durabilité.

Texte et photos de Sabine Riou
 

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