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La ville de Rosario cherche à soutenir la production urbaine

Rosario---Feria-Plaza-Suecia---09.01-5 Rosario - Feria- Plaza Suecia

Après deux précèdents articles, comment l’agriculture urbaine s’est implémenté à Rosario et le rôle fondamental de la formation,  , dans ce troisième, nous vous proposon un focus sur la commercialisation et son importance pour soutenir la production agroécologique locale, à Rosario.

Il est nécessaire de développer la commercialisation auprès des habitants afin que les producteurs puissent avoir un revenu. Pour cela onze marchés (ferias) ont été mis en place dans la ville. Ce sont des lieux de vente pour tous les producteurs et productrices qui participent aux programmes d’agriculture urbaine ou de ceinture verte. Ces ferias sont organisées par la mairie et les places sont réservées pour des personnes qui viennent chaque semaine. Leur  nombre a augmenté depuis l’arrivée des produits de la ceinture verte afin de limiter la compétition entre les vendeurs.

Un effort est réalisé pour que les prix ne soient pas plus de 20 à 30% supérieurs à ceux du conventionnel, afin de valoriser la production, mais de garder des prix accessibles à toutes et tous.


Mais le problème des Ferias est que ce sont des ventes à des jours fixes. Ainsi, pour élargir et varier les modes de commercialisation, le Mercado Del Patio, un marché couvert, a été ouvert et fonctionne 6 jours par semaine. L'augmentation de la part de produits locaux et agroécologiques dans des magasins physiques type primeurs est aussi en développement. Avec l’émergence d’un semi-grossiste, de la vente dans des magasins primeurs, il y a une volonté de diversifier les canaux de vente pour que les productions atteignent un public le plus large possible. La demande pour des produits agroécologiques locaux est présente, et c’est plutôt la production et la commercialisation qui sont à la traine, d’où un travail pour renforcer ces aspects.

De nombreux points d’attention révélés par les échanges avec la population.

Les producteurs font souvent les mêmes productions de légumes : tomates, laitues, etc. et sont peu diversifiés. Avoir des légumes différents et surtout produire des fruits semblent nécessaire pour satisfaire au mieux les consommateurs et éviter de les importer de loin. À ce jour cette question n’a pas encore trouvé de réponse, car cela dépend de la volonté et des capacités de production de chaque producteur et productrice.
Un autre axe de travail est la communication autour des ferias et autres points de vente : comment faire connaitre le programme des ferias ?
Des actions de communication sont réalisées, dans les publications de la ville, etc. Mais, en échangeant avec des personnes sur le marché, il en ressort que ce sont principalement ceux qui ont l’habitude et connaissent déjà ces marchés qui viennent y réaliser leurs achats.  Certaines personnes découvrent  le marché mais sans savoir ce qu'il y a derrière (programmes de la ville, production locale, agroécologique, etc.).  
Enfin, s'il semble que l’existence des programmes d'agriculture urbaine soit connue, ce n'est pas toujours le cas de leurs contenus et réalisations. Ceci montre que malgré plus de 20 ans d’existence, la communication n’est toujours pas parfaite.

Agnès Delefortrie

Le marché Suelo commun.
Suelo commun est basé dans le Marcado del Patio. Il est géré par Caro, Laura et Marisa qui sont impliquées dans la vente des produits issus de l’agroécologie. Ces trois femmes sont très engagées et avec des convictions fortes d’écologie et de justice.
Elles sont parties du constat que pour développer la production agroécologique locale, il fallait que les producteurs puissent vendre à un prix juste leurs produits. Pour ça, elles ont développé un magasin de vente directe ; avec le temps et pour répondre à la demande, elles ont agrandi leur activité au rôle de grossiste. Pour elles qui veulent promouvoir les circuits courts cela a été un pas à franchir, car légèrement en contradiction avec leur engagement !
Elles se sont rendu compte que pour que croisse l'agroécologie, « il y a besoin de grossistes, d'intermédiaires. Les chaines ne peuvent pas fonctionner sans cet aspect de logistique et de groupage. »  La question à se poser, pour travailler en accord avec ses valeurs, est comment faire ? Elles donnent quelques pistes ; que le projet soit : Éthique, avec des marges basses, fixant un prix juste pour l'agriculteur (défini en commun) et limitant le nombre d'intermédiaires.
Ainsi, elles préfèrent se nommer "facilitatrices" (facilitadores) au lieu d'intermédiaires. Elles ont pour but de faciliter l’accès aux produits pour les personnes qui ne savent pas comment faire, écouter les clients tout en respectant leurs valeurs et construisant avec les producteurs.

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