Le média de l'agriculture et de la végétalisation urbaines

Quelle agriculture urbaine sur la Métropole de Lyon ?

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Lou Balanche-Herbach a réalisé, un état des lieux de l'agriculture urbaine lyonnaise, dans le cadre de son mémoire de fin d’études*. Elle en présente ici les principaux résultats. 

Les résultats d'un travail de recherche d'une année

Au travers d'un travail alimenté par de nombreuses rencontres, observations et recherches, Lou Balanche-Herbach s'est interrogée sur les différents types d’agricultures existantes et lancée dans un grand recensement des structures agri-urbaines du Grand Lyon. Malgré les disparités et les distinctions entre les différents types d’agriculture urbaine, les représentations se croisent, les objectifs se complètent, les avis se rejoignent parfois. C’est ce que montre l’analyse des différents entretiens sociologiques, étudiés au prisme des critères thématiques suivants : le vivant et la nature, l’écologie, la ville, l’habitant, l’alimentation et l’agriculture. L’agriculture urbaine apparait alors comme un mouvement, dans lequel divers points de vue, visions et représentations se rejoignent et se reconnaissent.

Une multifonctionnalité des structures

Le déploiement de l’agriculture urbaine sur la métropole de Lyon se traduit par un vaste mouvement de végétalisation dans la ville, par les diverses formes de jardins citoyens et l’émergence d’exploitations agricoles urbaines. Si ces dernières se singularisent par la professionnalisation de leurs maraichers, agriculteurs, et éleveurs et un objectif de production rémunératrice, les jardins citoyens créent également occasionnellement de l’emploi, notamment à travers les organismes qui accompagnent à l’installation, ou les jardiniers, maraichers qui encadrent parfois la production.

"Seule la Ferme Perraud, à Lyon 9e peut se targuer de vivre exclusivement des revenus de sa production. (...) Les fermes urbaines situées à la Halle des Girondins, à Croix-Rousse et à Jean Macé partagent leur activité entre ateliers de jardinage et de maraichage, formations et production/vente de légumes. Elles font néanmoins toutes un petit peu de vente sur place, soit de manière très régulière, comme la Halle des Girondins qui fait son marché une à deux fois par semaine, soit de manière plus ponctuelle comme la petite structure de maraichage urbain situé à Territoires (Jean Macé). La Ferme de la Croix-Rousse quant à elle, vit uniquement des revenus tirés de ses ateliers et activités pédagogiques, la production étant plutôt partagée entre les adhérents de l’association de la ferme. Enfin, la Microferme des États-Unis est implantée depuis seulement un an et demi aujourd’hui et ses deux maraichers, Philippe Zerr et Nicolas Gauthier, continuent de développer leur structure, dans l’objectif de dégager entièrement leurs revenus de la vente de leur production. Ils complètent cependant leurs salaires en effectuant des formations auprès de divers publics ou des activités de consulting." Extrait du mémoire.

Une pluralité des modèles agricoles

L’analyse des visions de l’agriculture urbaine a montré que ceux que l'on peut qualifier de professionnels, ont des connaissances sur le monde agricole dans sa globalité et tiennent un discours construit et nourri par une longue réflexion sur la place de l’agriculture dans la ville. Que ce soit par leur engagement personnel, associatif ou professionnel, les personnes interrogées ont le sentiment d’appartenir à ce mouvement, d’y prendre part et de construire le devenir d’une ville plus végétalisée, plus nourricière et plus productive. Pourtant, cette grande diversité de points de vue, de manières d’aborder l’agriculture urbaine révèlent des représentations différenciées, ce qui peut en partie expliquer l’émergence ou le constat d’une telle pluralité. C’est justement cette multiplicité qui peut permettre de construire des projets adaptés aux contraintes de la ville. 

"Le Transformateur végétal est un projet de jardin d'insertion, en cours, qui a débuté en février 2021, et qui est un exemple assez représentatif de fonctionnement possible d’un jardin d’insertion, réellement pensé dans l’objectif d’être viable économiquement.
Avant l’installation de ce projet, le lieu était l’objet de diverses formes d’occupation illégale, ce qui posait problème quant à la dangerosité du transformateur électrique basé à proximité. La Métropole lance alors un appel à projet, co-piloté avec la RTE. C’est AIDEN, une association d’insertion sociale et professionnelle, très ancrée sur le territoire, qui remporte l’appel à projet, en proposant de transformer le lieu en une forêt Miyawaki d’une part, et un lieu d’agriculture urbaine d’autre part. Pour cela, des salariés en réinsertion entretiennent des bacs alimentaires qui sont loués à des salariés des entreprises alentours (...). De plus, des animations sont régulièrement organisées, pour accompagner les jardiniers ou initier les personnes qui le souhaitent, ce que souligne le directeur d’AIDEN lors d’un entretien effectué dans le cadre du recueil des données sociologiques : « Tout à l’heure vous parliez de modèle économique, ce qui est particulier là sur ce qu’on fait, c’est que c’est un support d’insertion. Nous ce qu’on veut c’est créer de l’emploi, donc créer de l’activité pour créer de l’insertion. [...] Donc on s’est dit on va essayer de construire un autre projet où on produit pas les légumes qu’on va vendre. [...] Ce qu’on veut vendre, c’est de l’accompagnement au jardinage [...] Et puis tout l’accompagnement plus grand, c’est-à-dire des formations chaque semaines, ou des animations chaque mois pour accompagner les jardiniers. [...] C’est pas un espace où les gens peuvent mettre un transat ou un barbecue, ça reste un espace de production que nous on accompagne. » (Intervention d’Etienne, directeur d’AIDEN, lors d’un entretien avec Patrick Vibert, encadrant technique du projet)". Extrait du mémoire. Lou Balanche-Herbach

Lien vers le Mémoire "Déploiement de l'agriculture urbaine sur la Métropole de Lyon".

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