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Avec Violette Citadine, la nature devient soin

AgenceVegetale_Prevalys24_FABRE-FCF_9158 Valérie Clasquin propose des formations liées au végétal thérapeutique, avec l’organisme Action-First

Valérie Clasquin a créé Violette Citadine, à Toulouse (31) après une expérience de préparatrice en pharmacie, dans le but de reconnecter chacun à la nature à travers des ateliers sensoriels et créatifs. Elle propose des ateliers et formations autour du végétal, depuis la phytothérapie jusqu’à l’hortithérapie. Elle nous détaille son activité et ses ambitions, avec de nombreux projets.

Valérie, quel est ton parcours et qu'est-ce qui t'a amenée à créer Violette Citadine ?

J'ai passé 25 ans à accompagner des professionnels de la pharmacie et donc du médicament, en tant que préparatrice en pharmacie et formatrice en santé. Mon travail était axé sur la mise en forme des médicaments (pharmacie galénique), l’interprétation des ordonnances, la vérification des interactions médicamenteuses et les conseils d’hygiène et de bon sens au comptoir. La phytothérapie, au sens large, était une approche complémentaire dans mon quotidien pharmaceutique.

Ce qui m’a toujours passionnée, c’est le végétal sous toutes ses dimensions : de sa chimie à son impact sur la santé, aussi bien en prévention qu’en complément d’un traitement indispensable.

Au fil des années, je me suis documentée et formée à la phytothérapie, l’aromathérapie et la gemmothérapie, tout en restant constamment à l’affût des avancées scientifiques. En parallèle, j’explore les liens entre ces approches et la santé métabolique, notamment en micronutrition.
Violette Citadine est ainsi née pour proposer des ateliers et formations autour du végétal, depuis la phytothérapie jusqu’à l’hortithérapie. Mon objectif étant de reconnecter chacun à la nature à travers des ateliers sensoriels et créatifs, en individuel ou en groupe, que ce soit pour le prendre-soin personnel ou en milieu professionnel, dans le cadre de la qualité de vie au travail et de la prévention santé. 

Quelles sont plus précisément tes activités et tes offres de service ?

J’interviens à plusieurs niveaux. Déjà, en hortithérapie, à travers des animations en structures de soins, avec une mutuelle, en entreprises, ou pour des particuliers.
L'idée est de favoriser le bien-être en stimulant les sens, en manipulant les plantes, en touchant la terre ou en travaillant sur la mémoire olfactive.
Ensuite, je propose des ateliers sensoriels et pédagogiques, avec la découverte des plantes sous toutes leurs formes, de leur chimie à leur usage, pour mieux comprendre leur impact, leurs bénéfices et leurs risques sur notre santé et notre quotidien. Une approche qui me motive tout particulièrement par mon passé en pharmacie. 
Enfin, je propose des formations liées au végétal thérapeutique, grâce à ma collaboration avec l’organisme de formation Action-First, certifié Qualiopi, je peux intervenir auprès des entreprises, des centres hospitaliers et d’autres structures. Ces formations sont éligibles à une prise en charge par les OPCO.


Photos de Caroline Fabre

Comment ce sujet du lien entre jardin et santé est-il abordé au niveau régional déjà et plus largement ?

La dynamique autour du lien entre nature et santé prend de l’ampleur, notamment avec l’émergence des prescriptions nature, un concept inspiré des pays nordiques et déjà mis en place en Belgique. Cette approche permet aux professionnels de santé de prescrire à leurs patients du temps en nature, en complément des traitements ou en prévention, pour améliorer leur bien-être physique et mental. Certains départements français, comme l’Ariège, la Bretagne, commencent à explorer cette voie. Nous agissons également en Haute-Garonne pour impulser cette dynamique, en collaboration avec la mutuelle dont je suis partenaire.
Des associations comme les Agribains s’engagent activement dans la transition écologique à travers l’agriculture urbaine. Leur approche, inspirée de la permaculture, vise à favoriser la biodiversité, renforcer la résilience alimentaire locale et encourager la reconnexion à la nature, tout en valorisant l’échange de savoir-faire et l’amélioration de la qualité de vie. Leur porte d’entrée dans cette démarche a été l'école dehors, une approche qui sensibilise dès le plus jeune âge à l’importance du lien avec la nature.

Quelle est ton actualité et tes futurs projets, en Occitanie?

Nous préparons ensemble la journée mondiale de l’hortithérapie à Toulouse, le 18 mai prochain ! En parallèle, d’autres initiatives voient le jour, comme les ordonnances vertes, qui répondent à un objectif plus spécifique : en Alsace, elles permettent à des futurs parents de recevoir des paniers de légumes bio et cultivés de manière écoresponsable, afin de limiter leur exposition aux perturbateurs endocriniens et de favoriser une alimentation plus saine dès la grossesse.
Actuellement en Occitanie, et plus spécifiquement en Haute-Garonne, nous jetons les bases d’un projet à portée européenne, voire internationale. Bien qu’il en soit encore à ses débuts, il commence à se structurer.

Quels sont tes partenaires et que mets-tu en place comme collaboration ?

J’ai eu la chance de me rapprocher justement de la Fédération Française Jardins Nature et Santé (FFJNS), qui m’a proposé de créer la délégation Sud-Ouest. Aujourd’hui, je chapeaute l’antenne toulousaine avec un petit groupe dynamique et pluridisciplinaire. Il rassemble des acteurs venus d’horizons variés : professionnels du végétal (paysagisme intérieur et/ou extérieur, horticulture, maraichage), soignants (infirmière, naturopathe, sophrologue), et des personnes qui ont découvert les bienfaits du végétal au fil de leur parcours.
En Haute-Garonne, une éco-infirmière avec qui j’ai échangé sur le sujet fait partie de l’équipe qui travaille activement à la mise en place de ces ordonnances vertes, afin d’adapter ce modèle aux besoins locaux. Graine Occitanie, association régionale d’éducation à l’environnement, est un partenaire clé : nous avons initié l’adhésion de la FFJNS à leur réseau afin de renforcer les passerelles entre les acteurs du végétal et ceux du soin. 

Nous avons pour ambition de tisser des liens entre le monde blanc de la santé et vert de la nature, de l’environnement, notamment en matière de prévention santé et d’interventions non médicamenteuses (INM).

La Fondation Médéric Alzheimer a répertorié l’hortithérapie dans les INM en 2024.La mutuelle Mutaero, l’APAS 82 et Géronto 82 accompagnent notre initiative en intégrant la nature comme levier de santé dans leurs actions et réflexions au service de leurs affiliés.
Nous souhaitons que ces démarches ne restent pas des initiatives isolées mais deviennent des solutions intégrées aux politiques de santé publique. La nature a tant à offrir, encore faut-il lui redonner sa place dans nos vies!

Propos recueillis par Claire Nioncel
 

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