Pourquoi n'y a t-il pas de consensus autour de la définition de l'agriculture urbaine en France ?
Toute entreprise de recherche débute par la définition de son objet : qu’est-ce que l’agriculture urbaine ? Sous ses faux-airs de simple formalité, cette question soulève de nombreux enjeux qui ont été étudiée par Manon Navarro au sein de son mémoire en sciences politiques intitulé « Les enjeux de la définition de l’agriculture urbaine en France ». Elle nous en présente ici les principaux points.
L’agriculture urbaine connaît un regain de popularité conséquent en France depuis le début des années 2000, mobilisant à la fois les pouvoirs publics et les acteurs privés et associatifs. La recherche universitaire n’est pas restée de marbre face à ce qui semble s’affirmer comme une tendance durable au sein de la ville.
Une question en apparence simple : qu'est-ce que l'agriculture urbaine ?
À l’image des projets qui fleurissent sur l’ensemble du territoire, les définitions de l’expression « agriculture urbaine » se sont multipliées avec le temps. Moustier et Fall en recensaient une dizaine en 2004. Les sources de ces divergences se concentrent autour de trois éléments. Le premier est la difficile délimitation du périmètre urbain, conséquente à l’étalement urbain. Le deuxième tient à la protéiformité des formes et des méthodes de l’agriculture urbaine. Le dernier porte sur la multifonctionnalité de cette activité. En effet, l’agriculture est, en règle générale, avant tout définie par sa fonction principale: nourrir. Or, la fonction alimentaire n’en est qu’une parmi tant d’autres (sociale, écosystémique, ...) en ce qui concerne l’agriculture urbaine.