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Les Cocottes Urbaines et l’urbanisme transitoire en métropole rouennaise

thumbnail_IMG_7838-3largeur Sur une surface de 3 600 m2 plusieurs éléments ont été introduits pour promouvoir les aspects économie durable et accessibilité pour le quartier.

Le projet de la Ferme des Hauts, située dans le quartier NPNRU (Nouveau Programme National de Renouvellement Urbain) des Hauts de Rouen, a été présenté  par l'association Interm'Aide Emploi et le cabinet d'accompagnement en agriculture urbaine, les Cocottes Urbaines, lors des rencontres de l'ANRU*.

Acteur phare du quartier depuis 40 ans, l’association d’insertion représentée par Grégory Lamare et porteuse du projet aux côtés de la ville de Rouen, a été naturellement soutenue par les Cocottes Urbaines et sa co-fondatrice Céline Mayer, dans le cadre du lancement de la future activité de production maraîchère sur le site. Car l’agence, spécialisée plus récemment dans la renaturation et l’urbanisme transitoire, accorde une grande importance au « faire avec l’existant » dans ses projets et le « réemploi » y trouve grandement sa place. En complément de la mise en activité de la pépinière (production, commercialisation, gestion des saisons…), l’agence a eu pour mission de concevoir différents espaces pédagogiques en lien avec la nature, dans le tiers-lieu. C’est en se partageant au quotidien la même équipe pluridisciplinaire d’architectes, d’ingénieurs, d’urbanistes et de paysagistes, que les Cocottes Urbaines et Atelier Lignes, bureau d’études et « caution » de l’agence, ont couvert l’ensemble du projet, de la réflexion à l’aménagement, dans les périmètres d’action les concernant. En particulier la phase cruciale de consultation des acteurs locaux (associations, entreprises et habitants), qui s’est déroulée courant d’année, afin de fédérer toutes les parties prenantes autour de la future ferme, dans un esprit d’appropriation et de convivialité du projet.

Une perméabilité entre les différentes zones

Pour répondre aux objectifs de la ferme, l’agence a inclus sur une surface limitée de 3 600 m2 plusieurs éléments, capables de promouvoir en même temps l’aspect économie durable et l’aspect accessibilité pour le quartier. Pour ce faire, Céline Mayer a rappelé la volonté d’ouvrir la pépinière sur l’environnement direct, malgré la sécurisation évidente des 2/3 de la ferme sur sa partie production, en installant par exemple des clôtures transparentes à la pépinière ou en permettant une certaine perméabilité entre les différentes zones :
- La zone de production constituée d’une serre et de parcelles, accueillant cultures d’aromatiques et de plants, puis par la suite fruitiers, fleurs et micro-pousses,
- La zone de convivialité avec un bar associatif porté par des femmes et une cuisine pour les besoins en ateliers des associations,
- La zone de déambulation libre, agrémentée d’arbres, d’indications pédagogiques et d’une mare en vue de futurs chantiers participatifs.

Premières productions en 2026

Concernant l’avancée du projet, l’intention et les plans ont été validés en septembre dernier lors d’un comité de pilotage. Les premières productions agricoles sont attendues d’ici 2026. Ainsi, l’année 2025 devrait voir naître les infrastructures de la nouvelle ferme dans le quartier des Hauts de Rouen.
D’ici là, l’urbanisme transitoire continue avec les Cocottes Urbaines, qui organisent le 5 décembre prochain, un « préfiguré » de la nouvelle ferme comme l’appelle Céline Mayer, pour défendre le projet auprès de ceux qui le vivront : associations, bailleurs sociaux, habitants du quartier. Délimiter les espaces à l’aide de poteaux et de piquets pour simuler les zones de la future ferme, c’est dans l’ADN de l’agence ; pour passer de l’idée du projet à l’appropriation par les publics concernés, surtout quand le changement n’est pas vraiment attendu.
Exactement comme elle le ferait dans une cour de récréation, lors d’ateliers plantations avec les enfants, pour qu’ils s’impliquent directement dans les jardins nourriciers qu’elle installe avec ses équipes. Une journée pour que les principaux intéressés puissent adhérer aux grands principes de la ferme sur sol et agir sur ce qui est encore modifiable, en devenant eux-mêmes des bâtisseurs. Une initiative qui pourrait garantir le respect du lieu jusqu’au démarrage des travaux, prévus au printemps prochain !

 
Journées nationales de l’agriculture urbaine
Organisées par l’l’ANRU*, ces journées se sont tenues à Lyon les 9 et 10 octobre derniers, autour de la thématique « Cultiver la ville pour nourrir le changement ». Elles  ont permis à divers acteurs impliqués (élus, bailleurs sociaux, associations, chercheurs…) d’échanger sur la place de l’agriculture urbaine dans les quartiers, sur leurs bénéfices mutuels et sur la volonté d’intégrer l’agriculture urbaine plus largement au niveau des politiques publiques (Projets Alimentaires Territoriaux - PAT). Ces conférences ont été l’occasion de revenir sur le programme « Quartiers Fertiles » initié par l’ANRU, dans le but de répondre à la transformation profonde des quartiers grâce à la végétalisation et à la mise en culture, à travers les pitchs d’une dizaine de lauréats sur les 75 retenus de l’appel à projet.
Texte et photos de Caroline Ducrot

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