GIEC : Les 3 infos à retenir sur la sécurité alimentaire
Publié en trois volets, le dernier rapport du GIEC* tire la sonnette d’alarme sur les enjeux climatiques. Entre les pénuries d’eau, l’assèchement des terres arables et la future difficulté d’approvisionnement des villes, les nouvelles ne sont pas très rassurantes pour nos systèmes alimentaires : décryptage.
Entre 800 millions et 3 milliards d’individus connaîtront des pénuries d’eau
Le changement climatique va drastiquement impacter nos stocks d’eau douce : dans certaines parties du monde, les précipitations seront de plus en plus fortes, à mesure que d’autres pays s’assècheront. Les régions dépendant de la fonte des neiges pour leur approvisionnement en eau seront particulièrement touchées par cette sécheresse, avec la disparition progressive des glaciers et des chutes de neige en montagne. En Europe notamment, il faudra s’attendre à une diminution des stocks d’eau disponibles et s’y adapter.
Moins d’eau accessible donc, mais avec une population qui ne cesse de grandir. L’eau devra donc aller en priorité à l’agriculture, selon le GIEC, afin d’assurer une sécurité alimentaire déjà grandement compromise. Cela explique les pénuries d’eau, qui auront surtout lieu dans les villes : la demande en eau sera supérieure à l’offre dans un tiers des grandes villes d’ici 2050.
Une adaptation de l’agriculture quasi inexistante en Europe
Niveau d'adaptation selon les régions et les catégories de réponses pour l'adaptation
L’Europe est pour l’instant le mauvais élève concernant l’adaptation de ses systèmes agricoles au changement climatique. Le graphique ci-dessus illustre le peu de preuves d’adaptation selon différents critères concernant l'adaptation. Le rapport détaille plus loin que pour l’ajustement des dates de plantation, la diversification des cultures, les stratégies agricoles prenant en compte le changement climatique ou de l’adaptation basée sur la communauté, les chiffres ne volent pas très haut.
Pourtant c’est de cette résilience de nos systèmes agricoles que dépend notre avenir. Il est essentiel d’encourager la rotation des cultures, d’adapter la fréquence des moissons et récoltes et de mieux sélectionner les graines pour garder les plus résistantes aux fluctuations climatiques.
Un accès à l’alimentation limité dans les villes
Selon les rapports, ce sont dans les villes que se creusent le plus les écarts de vulnérabilité au changement climatique, principalement selon les catégories sociales. Le GIEC souligne son inquiétude pour les personnes les plus marginalisées : l’augmentation des pénuries d’eau a de fortes probabilités de causer une envolée des prix de l’alimentation. Il pourrait devenir de plus en plus difficile pour les plus pauvres de se nourrir, surtout en ville.
Entre atténuation et adaptation, les rapports ne sont pas uniquement négatifs et proposent de solutions, car il n’est pas trop tard ! Aussi surprenant que cela puisse paraître, aux vues de l’ampleur du changement climatique, l’agriculture urbaine fait partie de celles-ci !
Végétaliser les villes revient à augmenter la résilience aux vagues de chaleur, mais aussi aux inondations, la terre absorbant l’eau, à l’opposé de l’asphalte. En outre, cultiver en ville, c’est aussi assurer dans une certaine mesure, un approvisionnement de produits frais pour les citadins, produits qui pourraient venir à manquer dans quelques années. Soyons donc les acteurs de l’adaptation de nos villes au changement climatique !
*Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat
Sophie Kraus
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