Joël Baud-Grasset, agriculteur en Haute-Savoie et président de la FNCAUE* nous donne son avis sur l'essor de l'agriculture urbaine
Joël Baud-Grasset est éleveur en Haute-Savoie, élu au Conseil départemental et préside la Fédération nationale des CAUE*. Il analyse l’essor de l’agriculture urbaine, avec ses différentes "casquettes". Selon l’élu très attaché à son pays, l’incompréhension entre citadins et paysans est un fait culturel. Aujourd’hui, les urbains veulent revenir à la terre, sans connaître nécessairement les difficultés et les contraintes.
Comment analysez-vous le développement de l’agriculture urbaine, en tant qu’agriculteur ?
Notre métier d'agriculteur nous a enrichis en termes de compétences et de connaissances ; nous sommes devenus de super techniciens et accomplissons très bien notre mission vis-à-vis des objectifs donnés, c’est-à-dire de produire suffisamment, aussi bien en qualité qu’en quantité. C'est grisant de produire toujours plus et bénécier des avancées techniques et technologiques, il faut le reconnaître! Cependant, ce passage d'un métier de paysan à celui d'explotant agricole nous a appauvris, d'un point de vue culturel. Et le fossé s'est creusé avec une partie de la société.