La nature peut-elle sauver la ville ? Des spécialistes s'expriment
Dans le cadre d'une visioconférence « la nature peut-elle sauver la ville ? » du master spécialisé construction et habitat durable de l’ESTP Paris (Ecole spéciale des travaux publics, du bâtiment et de l’industrie) organisée le 22 mars 2021, plusieurs experts ont pris la parole.
Coordonnée par une étudiante du master Annick Le Rumeur, la conférence (voir encadré) a été animée par Pierre Darmet.. « La nature ne peut pas sauver la ville », commence Guillaume Faburel qui évoque une métropolisation du monde. « Cela fait longtemps qu’on a franchi la limite ». Il y a, selon ce professeur d'université un niveau d’artificialité plus réversible en ville. "Les réponses ne peuvent être qu’assez modestes (…) passé un certain niveau,
Guillaume Faburel réinterroge aussi : "De quelle ville, de quelle écologie parlons nous ? ... Et pour quelles améliorations du bien-être et de la qualité de vie ?" Il faudrait revoir nos modes de vie et abaisser nos besoins en ville pour réduire le forçage sur la nature. D’après lui, Paris a besoin de 313 fois sa surface pour répondre à ses besoins, alors il faudrait libérer des milliers d’hectares de terre… Nos modes de vie ne cessent de s’artificialiser, les villes se construisent au détriment de la nature et sont invivables lorsqu’on franchit une certaine limite". Enfin, on peut se demander si les solutions ne pourraient pas venir des gens qui se posent des questions et qui font les choses différemment…
Le discours de Marc Barra complète d'ailleurs cette vision. Pour l'écologue, "il y a deux dimensions : celle de la sobriété et celle de la technologie gadget. La nature serait ramenée au végétal et subirait notamment des effets de mode. Il est important de redonner de la place à la nature. Concernant la protection de la biodiversité, il y a une nécessité de protéger la nature de l’expansion croissante des villes. D’autres conceptions des villes doivent être imaginées. Marc Barra pense que les villes sont bien trop denses pour le vivant, « il faudrait aller beaucoup plus loin pour maintenir la biodiversité ». Le spécialiste introduit ainsi la notion de « d’industrialisation de la nature en ville ». L’enjeu est de redéfinir la place de la nature en ville.