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Un observatoire pour les insectes

 

Les insectes sont source de nourriture de nombreux animaux, utiles à la pollinisation et jouent un rôle de recycleurs des matières organiques. Mathieu de Flores, chargé de mission sciences participatives à l'Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) nous parle des missions de l’office et du rôle essentiel des insectes… en ville notamment.

 

 « Seules les espèces peu exigeantes d’insectes peuvent exister en ville », nous explique Mathieu de Flores, de l'OPIE. Il nous explique les missions de son organisme et le rôle des insectes pollinisateurs notamment. 

 

Qu’est-ce que l’OPIE et quel rôle joue-t-il ?


L’OPIE regroupe 17 salariés et 220 adhérents/an soit la plus grosse association spécialisée dans les insectes en France. Nous proposons des études et des expertises avec agrément National de protection de l’environnement, nous sommes en charge de la rédaction de rapports d’études et d’ouvrages spécialisés. Nous faisons également de la sensibilisation avec des animations pour les scolaires et le grand public et des formations professionnelles pour les professionnels de la nature, de l’éducation à l’environnement et les amateurs.

 

En quoi la sauvegarde des insectes est-elle primordiale ?


La nature fonctionne grâce aux insectes. Ils cohabitent avec les plantes et sont acteurs majeurs de leur reproduction.
Ils participent à la pollinisation en venant butiner le pollen (riche en protéine) et nécessaire à la croissance les larves. Sans eux, la fécondation de certaines plantes ne pourrait pas se faire et la plante ne donnerait pas de fruit.

 

Pouvez-vous nous rappeler quels sont les insectes pollinisateurs ?


Tout le monde pense en premier aux abeilles mellifères. Il existe en effet plus de 100 espèces d’abeilles. Cependant, d’autres insectes participent à la pollinisation : les  guêpes, les mouches, les papillons. Pas aussi efficaces que les premières mais c’est la diversité qui fait que la pollinisation est effective. Leur comportement et les différentes morphologies font qu’elle sera optimale.

 

On entend souvent que les insectes/ les abeilles vivent mieux en ville, est-ce vrai ? Et quel est leur rôle pour le développement de l’agriculture urbaine ?


L’abeille domestique, l’abeille sauvage et la guêpe se portent plutôt bien en ville.
Cependant, ce n’est pas le cas des mouches, des scarabées et des papillons, par exemple.
Les abeilles adultes mangent la même chose que leurs larves mais pour les autres, la larve doit se débrouiller ; ce qui demande un écosystème plus complexe (déjections de grands herbivores...), il n’est donc pas possible pour eux de se développer en ville.
Seules les espèces peu exigeantes peuvent entrer en ville.

 

Venons-en aux sciences participatives.
Vous avez mis en place un nouveau site qui permet à chacun de contribuer à la connaissance des insectes pollinisateurs.

 

Oui, depuis juin 2019, tout le monde peut contribuer à la connaissance des insectes pollinisateurs via SPIPOLL.org (Suivi Photographique des Insectes POLLinisateurs).
C’est un dispositif de sciences participatives créé en 2008 par le Muséum national d'histoire naturelle et l’Office pour les insectes et leur environnement (OPIE). Il vise à accumuler des photographies d’interactions plantes/insectes de façon standardisée.


L’objectif scientifique du Spipoll est de collecter des données permettant d’étudier les mécanismes de la pollinisation à grande échelle (du territoire au national) et dans leur ensemble (pas de présélection ni du groupe d’insectes pollinisateurs suivi, ni du groupe de plantes à fleur concerné). La contribution à ce programme ne nécessite pas de connaissances naturalistes.

Chacun peut participer, il n’est pas nécessaire d'être spécialiste. Il suffit d’être un peu curieux, d’avoir un smartphone qui fait de bonnes photos et un petit peu de volonté (20 minutes d’observation par plante).
Sur le site, il y a également un aspect social car une véritable interaction entre les participants toujours friands de discussions. L’application doit sortir au printemps 2020.

Propos recueillis par Vanessa de Abreu.
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