Sortir des pesticides à l'horizon 2050 : analyse avec l'INRAE
Quelles solutions pour se passer des pesticides ? Quels seraient les impacts sur la production, la balance commerciale et les émissions de GES ? L'INRAE propose trois scénarios dont l'un privilégie une approche territoriale avec une relocalisation des chaînes alimentaires. Chaque postulat impose un choix de régime alimentaire. Explications.
Les deux premiers scénarios se focalisent sur la plante
Le scénario n°1 intitulé « Marché global », mise sur le renforcement des défenses immunitaires des plantes cultivées par l'utilisation du numérique notamment. Des bases de données combinent les observations en temps réel obtenues par des capteurs, des drones, des systèmes de télédétection, la modélisation prédictive, et l’échantillonnage, à l’aide de systèmes autonomes comme des robots. Chaque plante est repérée pour recevoir un traitement individualisé, et leur protection est complétée, pour la gestion des mauvaises herbes, par l’introduction de plantes « de services » dans les rotations et pour celle des ravageurs, par l'utilisation de produits de biocontrôle et de produits allélochimiques*. Dans ce scénario, les chaînes de valeur mondiales et européennes fixent des standards de production sans pesticide.
La gestion de l'holobionte** des plantes cultivées est la clé du scénario n°2 appelé « Microbiomes sains ». Les cultures et les aliments sont protégés et préservés des bioagresseurs par la surveillance étroite et la gestion des microbiomes*** depuis le champ jusqu’à l’assiette et en favorisant la transformation minimale combinée à la lutte biologique. Les additifs alimentaires chimiques et les biocides ne sont plus utlisés ou le moins possible. Les consommateurs évitent les aliments ultra-transformés, et consomment davantage de fruits et de légumes, de légumineuses... produits sans pesticide.