La ferme urbaine du Trichon : dépolluer les sols pour produire des légumes
Avec Pierre Wolf, chef de projet, partons à la découverte de la reconversion d'une friche industrielle dans le quartier du Trichon à Roubaix (59). Cet espace de 6300 m2 est devenu le site d'un projet de recherche visant à évaluer la pertinence de l’utilisation de composts dans la reconstitution de sols dégradés et sera à terme une ferme circulaire en autorécolte.
A l'origine de l'histoire, la Coopérative Baraka, bâtiment en bois et paille, dont Pierre Wolf fut le co-fondateur en 2009. Ce tiers-lieu dont la vocation est de montrer qu'il est possible "d'instaurer un mode de vie plus cohérent face aux conséquences néfastes des activités humaines", se situe en face d'une friche constituée d'un ancien parking, propriété de la ville et d'une ancienne usine appartenant à la Métropole Européenne de Lille (MEL). En 2015, Baraka signe une convention d’occupation transitoire du parking désaffecté. Elle y installe un jardin partagé dont s’occupe une quarantaine d’habitants du quartier : la ferme du Trichon commence alors à prendre forme. Le site de l'usine détruite en 2009, lui a vu l'échec d'un projet de reconversion immobilière, avant de devenir pendant 2 ans (2014-2016) un campement de Roms avec des activités ayant entrainé la présence d'éléments-traces métalliques et une pollution aux hydrocarbures. Les fondateurs du tiers-lieu ont alors l'envie "d'en faire quelque chose" : un projet écoconstitué entre la MEL, la Ville de Roubaix et le Collectif des Paysans urbains du Trichon (voir encadré 1), va alors voir le jour.