Lancement d'un observatoire de l'artificialisation des sols
À la demande du gouvernement, le Cerema, IRSTEA et l’IGN* s’associent pour lancer un observatoire de l’artificialisation des sols, une mesure qui s’inscrit dans le cadre du Plan national pour la biodiversité dévoilé en juillet 2018. Un outil important pour l'avenir.
En France, comme dans d’autres pays, avec l'étalement de l'urbanisation et des infrastructures, l'artificialisation des sols progresse.
L'artificialisation des sols, phénomène qui consiste à transformer des sols naturels, agricoles ou forestiers, afin de les affecter notamment à des fonctions urbaines ou de transport (habitat, activités, commerces, etc…). réduit ainsi la capacité des terres agricoles à nous nourrir. Elle augmente les distances parcourues lors de nos déplacements individuels, accroît les dépenses liées aux réseaux (routes, électricité, assainissement...) . Par voie de conséquence, elle accélère ainsi a perte de biodiversité, contribue au réchauffement climatique et amplifie également les risques d'inondations.
C'est la raison pour laquelle la lutte contre l’artificialisation des sols constitue un axe majeur du Plan biodiversité qui affiche l’objectif « zéro artificialisation nette ».
Pour comprendre et enrayer le phénomène
L’observatoire de l’artificialisation des sols vise une meilleure compréhension du phénomène et une meilleure prise de conscience de ses enjeux. Cet outil de mesure, mis en œuvre conjointement par le Cerema, RSTEA et l’IGN sous le pilotage des ministères de la Transition écologique et solidaire, de l'Agriculture et de l'alimentation, et de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales doit permettre d’observer l’évolution de l’artificialisation des sols à l’échelle de chaque commune. Régulièrement, un état des lieux de la consommation d’espace sera publié et des données transparentes et comparables à toutes les échelles territoriales seront mises à disposition sur le portail.
Le Cerema, IRSTEA et l’IGN ont tous trois été sollicités par la Direction générale de l’aménagement, du logement et de la nature (DGALN) afin de mettre en synergie leurs compétences pour la création de cet outil.
- Le Cerema intervient sur toutes les composantes de cet observatoire (ressources bibliographiques, fourniture de données, choix d'indicateurs, mesures d'accompagnement…) et est en charge de la fourniture de premières données représentant la consommation d'espace.
- L’IGN* produira avec IRSTEA et le Cerema une base de données représentative de l'occupation du sol à grande échelle (OCS GE). Obtenue par analyse d’images aériennes et satellitaires renforcée par le croisement de données multisources, l’OCS GE est une base de données vectorielle pour la description de l’occupation du sol de l’ensemble du territoire métropolitain et des départements et régions d’outre-mer. Elle s’appuie sur un modèle ouvert distinguant couverture et usage du sol, mais aussi sur une précision géométrique appuyée sur le Référentiel à Grande Échelle (RGE®) et une cohérence temporelle : les mises à jour successives permettent de quantifier et de qualifier les évolutions des espaces.
L’objectif pour les trois organismes est de parvenir à "produire et à mettre à jour des éléments qualifiés d’occupation du sol de la manière la plus automatisée possible, notamment au moyen de technologies innovantes, telles que le "deep learning" une composante de l'intelligence artificielle.
Accéder au site de l'observatoire
l’IGN entretient un potentiel d’innovation de haut niveau dans les domaines de la géodésie, de la topographie vectorielle, de l’optique et de l’électronique, du traitement des images et de l’inventaire forestier.
L’ENSG-Géomatique, l’Ecole nationale des sciences géographiques de l’IGN, forme les futurs ingénieurs de l’information géographique. L’Institut national de l’information géographique et forestière - IGN - est placé sous la double tutelle de la ministre de la transition écologique et solidaire et du ministre de l’agriculture et de l’alimentation.