Le nouveau plan "Semences et plants pour une agriculture durable"
Le nouveau plan vise à faire des semences et plants des outils pour répondre aux défis que représentent le changement climatique, la durabilité des modes de production, et la nécessité de renforcer notre souveraineté alimentaire.
Le ministre de l'Agriculture et de l'Alimentation a annoncé le lancement du nouveau plan "Semences et plants pour une agriculture durable" lors de la conférence internationale sur le développement vert du secteur semencier organisée par la FAO les 4 et 5 novembre dernier. Cette nouvelle version qui fait suite à celle de 2016 replace le rôle des variétés, semences et plants dans un objectif de transition vers un développement durable et d’adaptation de l’agriculture au changement climatique. Il est ainsi en cohérence avec les objectifs de la stratégie européenne « de la ferme à la table » et avec le volet agricole du plan France 2030 qui s’appuie sur la sélection variétale comme un levier de transformation de l’agriculture. Il fait aussi écho aux travaux en cours dans le cadre du Varenne agricole de l’eau et du changement climatique.
Ce nouveau plan comporte 31 actions organisées autour de quatre axes de travail : biodiversité génétique, santé et environnement, nouvelles techniques d’évaluation et expertise scientifique et communication. C’est sur ce dernier axe que sont évoquées les NBT* (New breeding technologies), ces nouvelles techniques d’édition du génome permettant de modifier le génome sans insérer de gènes étrangers (voir encadré).
Les objectifs :
- Favoriser les couverts végétaux complexes, qui permettent d’accroitre la régulation biologique et la résilience des systèmes de culture.
- Faciliter le retour sur le marché de variétés anciennes et poursuivre es engagements en vue d’une conservation durable des ressources génétiques françaises.
- Renforcer l’efficacité des variétés à résister à des ravageurs, à utiliser les minéraux du sol et de l’eau
- Renforcer l'évaluation des critères organoleptiques et nutritionnels (teneur en oméga 3, en protéines) des semences
- Développer des variétés plus adaptées aux conditions de l’agriculture biologique
- Renforcer la dynamique de recherche sur les légumineuses confrontées à un déficit d'innovation variétale, dans une optique de reconquête d'une souveraineté protéique.
Avec ce nouveau plan "tous les acteurs impliqués dans la sélection s’organisent pour la faire progresser au service d’une agriculture plus résiliente et plus souveraine". Julien Denormandie.
En 2018, la Cour de justice de l'Union européenne avait jugé que les NBT étaient bien des organismes génétiquement modifiés (OGM) et devaient être soumis aux mêmes règles s’agissant de leur autorisation, traçabilité, étiquetage et surveillance. Au printemps dernier, la Commission européenne s’est ouverte à un assouplissement des règles, estimant que la directive OGM, datant de 2001, n’était plus adaptée aux derniers développements scientifiques et sociétaux. A plusieurs reprises, Julien Denormandie s’est prononcé en faveur des NBT et donc de la révision du règlement européen. Intitulée « proposer une réglementation proportionnée, intégrant les nouveaux enjeux scientifiques et sociétaux », l’action 27 du Plan semences et plants a pour objet de nourrir la réflexion et d’élaborer un nouveau cadre législatif européen sur le sujet.
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