Le projet LOS DAMA : rôle des paysages et des espaces naturels périurbains
Guillaume Tournaire est chargé de mission politiques européennes à Grenoble-Alpes Métropole. Il nous parle du projet LOS DAMA, financé par le programme Interreg Espace Alpin.
Qu'est-ce que le projet LOS DAMA ?
Le projet LOS DAMA s’interroge sur le rôle des paysages et des espaces naturels périurbains dans les villes. Dix partenaires européens originaires de 7 territoires étaient impliqués : Vienne, Salzbourg, Ljubljana, Munich, Trento, Turin, la région Piémont et Grenoble.
La sensibilisation et le changement de regard sur la confrontation entre ville et la nature ont largement fait partie de nos travaux.
L’idée du projet n’est pas de rentrer dans un conflit entre nature et ville. Il s’agit de travailler sur les conditions de prise de conscience pour avoir une meilleure conciliation des enjeux et des usages. De faire en sorte de renforcer l’espace de la nature, que ce soit par la préservation des terres agricoles, mais aussi par la compréhension de ce qu’est l’espace naturel pour les jeunes. A Grenoble, nous avons également orienté nos travaux en direction des professionnels de notre collectivité et des communes, pour mieux appréhender les problématiques de paysage ou de biodiversité dans le cadre de leur action.
Nous avons fait des master class avec des experts sur les questions d’infrastructures routières, de l’agriculture, de projet urbain et de la nature dans les rues. Munich a fait une chasse au trésor, les gens sont allés chasser les trésors inconnus de leur ville afin de les mettre en valeur. La ville de Trento a travaillé sur les communs et sur des parcours autour de Trento, dans la nature. Ils se sont rendu compte que les habitants de Trento n’allaient plus dans la nature, ne marchaient plus. Salzbourg a mis en place une bourse de compensation territoriale, pour maintenir des espaces naturels qui font respirer la métropole au sein des terrains urbanisés.
Vous parlez d’expériences, chaque partenaire a fait ses propres expériences, mais quelle est la plus-value européenne ?
Premièrement, la plus-value européenne se trouve dans la conception de documents communs : nous avons travaillé sur cinq défis que l’on a développés et qui sont résumés dans un compendium qui présente également les diversités de territoires et les communautés d’enjeux.
Ce qui en ressort, c’est que malgré nos diversités, les problématiques auxquelles nous sommes confrontées sont les mêmes. Les solutions, elles, peuvent diverger.
Nous avons également créé une boite à outils qui recense des bonnes pratiques. Nous sommes dans cette logique de collecte, d’analyse et de partage de l’information.
Enfin, les résultats du projet s’adressent à tous les territoires de la stratégie de l’Union européenne pour la région Alpine (EUSALP). Nos travaux s’inscrivent dans le groupe d’action 7 « Infrastructures vertes » de EUSALP qui travaille au rôle des infrastructures vertes dans l’organisation du territoire alpin, avec l’objectif de promouvoir un réseau trans-européen de la biodiversité.
Maintenant que le projet est terminé, quelles suites allez-vous donner au partenariat ?
Une partie du partenariat s’est relancé sous le pilotage de la cité métropolitaine de Milan dans un nouveau projet qui s’appelle LUIGI, Linking Urban and Inner-Alpine Green Infrastructure. Ce nouveau projet porte davantage sur les services éco-systémiques , afin d’essayer de rationnaliser et de donner une vision plus concrète des services rendus par la nature dans cette articulation ville-nature du contexte alpin.
Le projet LOS DAMA est maintenant terminé. Il a été financé par l’Union européenne (FEDER), dans le cadre du programme interreg Espace Alpin.
Les résultats du projet LOS DAMA.La stratégie de l’Union européenne pour la Région Alpine.
En 2020, la France préside la stratégie de l’Union européenne pour la région Alpine.