L'agriculture urbaine sans détours sur Ushuaïa TV ce 1er mai
Film documentaire de 52’ pour Ushuaïa TV, réalisé par Aurélien Francisco Barros et produit par Simone Harari Baulieu et Laurent Robert Thibierge. L’agriculture urbaine est-elle une réponse concrète au besoin de reconnexion des citadins à la nature ainsi qu’au désir d’une alimentation « locale » plébiscité par les Français? Le film rediffusé ce 1er mai montre l'agriculture urbaine, telle qu'elle est aujourd'hui.
"Des légumes dans la ville"*, est diffusé ce samedi 1er mai à 10h40, produit par TF1 Production et présenté par Fanny Agostini, dans le cadre de "Génération Ushuaïa". Nous sommes entraînés dans des quartiers parmi les plus densément peuplés d’Europe, où différentes initiatives tentent de dessiner une ville plus humaine et un peu plus autonome pour se nourrir.
Besoin de relocaliser la production
Nous avons rencontré son réalisateur, Aurélien Francisco Barros qui connaît très bien le monde agricole et avoue d'emblée "l'agriculture urbaine ce n'est pas du tout une solution pour nourrir le monde". Ayant suivi l'installation de Nature urbaine, au Parc des Expositions, il a pu se rendre compte de toutes les difficultés de produire en ville". Le tournage a débuté juste avant le début de la crise sanitaire et s'est ensuite recentré sur la période très particulière qu'a vécu Paris, pendant le confinement. "Nous avons tourné dans Paris, vide de monde, devenue une ville fantôme". Le besoin de nature a été flagrant. "Nature Urbaine a dû s'adapter et faire preuve de beaucoup de souplesse et d'agilité". L'agriculture urbaine, c'est selon les mots du réalisateur, "l'expression la plus poussée, la plus totale du besoin de relocaliser la production." Le confinement a fait planer sur Paris l'ombre de la pénurie. Il a montré à quel point nos systèmes alimentaires sont fragiles et dépendent des marchés mondiaux.
Un phénomène qui fait se poser des questions
"L'agriculture urbaine, ce n''est sans doute pas LA solution, mais c'est un phénomène qui nous amène à nous poser des questions". Le réalisateur est allé à la rencontre également du Paysan Urbain, de la Caverne, de La Sauge ou Sous Les Fraises, sur les toits du BHV.. Il est allé tourner aussi à Nanterre, à la découverte de la production indoor d'InFarm. "On ne peut faire plus local" dit-il précisant que ce n'est sans doute pas une des solutions la plus adaptée à la région parisienne. Un retour historique est effectué dans le film, détaillant l'histoire des murs à pêches de Montreuil et montre des archives, avec l'historien et ethnographe Jean-Michel Roy. "J'ai aussi interviewé Léon Garaix, le patron des Parisculteurs, Audrey Pulvar à la mairie de Paris, comme Christine Aubry, très lucide sur la situation de l'agriculture urbaine aujourd'hui, où elle en est et ses limites".
Alors que certains parlent des prémices d’une « révolution agricole urbaine mondiale », le documentaire reste beaucoup plus nuancé et réaliste. "En fait, le film n'enjolive rien, et montre l'agriculture urbaine, telle qu'elle est et se construit, au jour le jour", souligne son réalisateur. Et le mot de la fin, Aurélien Francisco Barrose le laisse au philosophe Dominique Bourg, interrogé dans le film et qui montre, à travers plusieurs visages de l'agriculture urbaine", l'état actuel des choses et "c'est déjà pas mal" !