"Les urbaculteurs inventent de nouvelles formes d’agriculture qui ont un réel intérêt scientifique".
Selon Nicolas Bricas, chercheur au Cirad, UMR Moisa, Montpellier - titulaire de la Chaire Unesco Alimentations du Monde, l’essor de l’agriculture urbaine et périurbaine ne doit pas faire oublier les difficultés des zones rurales où l’activité agricole est d’une grande importance économique et écologique. Selon le spécialiste, "il est indispensable de redonner un sens à l’agriculture et aux produits agricoles consommés".
"Défendre une agriculture de proximité durable ne peut se faire au détriment des zones plus éloignées (...). N'acheter que des produits locaux ne suffira jamais à pourvoir à tous les besoins », insiste Nicolas Bricas. Selon le chercheur, la reterritorialisation n’est pas sans contraintes. "Le transport représente finalement peu dans le coût environnemental du système alimentaire et la moitié de l’énergie dépensée en transport tout au long de la chaine agroalimentaire est le fait des trajets domicile - supermarchés", soutient Nicolas Bricas. Les produits issus de l’agriculture locale ne sont pas systématiquement meilleurs et le local ne dit rien sur les conditions de production. Enfin l’essor de l’agriculture urbaine et périurbaine ne doit pas faire oublier les difficultés des zones rurales où l’activité agricole est d’une grande importance économique et écologique. En fait, redonner un sens à l’agriculture et aux produits agricoles consommés, c’est ce que recherchent les citoyens. Et les politiques des villes prennent de plus en plus en main les questions d’alimentation pour répondre à ce besoin de sens.