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Les espaces verts sont un facteur d'amélioration de la qualité de vie

thumbnail_IMG_20231021_134237 De quelle ville verte rêvent les responsables nature en ville des collectivités, à horizon 2035

Selon la 16eme édition de l’Observatoire des Villes Vertes, la priorité est de créer des corridors écologiques, pour 45 % des répondants de l’enquête*. C'est le cas par exemple d'Angers, Brest, Limoges ou encore Sens. 

Alors que les enjeux écologiques deviennent de plus en plus pressants, les villes cherchent à intégrer durablement la nature au cœur de leur développement urbain. En amont de la première édition du Salon de la biodiversité et du génie écologique, organisé au sein du Salon des maires et des collectivités locales, de mardi 19 à jeudi 21 novembre, L’Observatoire des villes vertes, a mené une enquête auprès des décideurs locaux pour recueillir leur vision de l’avenir de la végétalisation urbaine. Face aux défis posés par le manque de foncier disponible et la densité croissante, les municipalités s’orientent vers des solutions innovantes et collaboratives en impliquant les particuliers, les copropriétés, et les entreprises privées.

Continuités écologiques et réseau vert : vers une ville interconnectée

A quoi ressemblera la ville verte de demain ? Plus précisément, de quelle ville verte rêvent les responsables nature en ville des collectivités, à horizon 2035 ? Alors que l’Observatoire des villes vertes va fêter ses 10 ans en 2025, un regard prospectif est proposé, aligné sur les trajectoires climat et biodiversité. Comme le souligne Laurent Bizot, co-président de l'Observatoire "il est parfois important de savoir rêver pour trouver des solutions aux grands défis" 

Anne Marchand, co-présidente : "Alors que les contingences matérielles sont prégnantes, oui, il nous faut rêver pour inventer concrètement notre futur"

Continuités écologiques

La création de continuités écologiques traduit une volonté de structurer un réseau vert cohérent qui relie les différents quartiers, encourageant une mise en réseau des espaces de nature dans la ville. Le défi réside dans l’articulation de ces continuités avec les infrastructures existantes, souvent contraintes par le manque de foncier. Les villes et l'ensemble des acteurs du vivant devront aussi convaincre les propriétaires privés, copropriétés, logements sociaux et entreprises, à participer à cette démarche : la ville verte de demain implique ainsi une collaboration à grande échelle de tous acteurs de la ville, publics, particuliers, et privés. La dimension écologique est également prégnante : il s’agit de concilier les services écosystémiques et de renforcer les trames vertes et bleues, commente Laurent Bizot.
En arrivant en seconde position, l’augmentation du nombre d'espaces verts publics (parcs, jardins) reste la priorité pour près d’un tiers des villes (31%) comme à Paris, Metz ou Saint Brieuc.

Dans les 10 ans à venir, les villes ne pensent pas que la priorité soit de favoriser la végétalisation du bâti (6,9%) ou de promouvoir l'agriculture urbaine (6,9%).

Un travail de pédagogie qui porte ses fruits

Certains freins persistent toutefois, et sont identifiés par les collectivités répondantes comme des obstacles à franchir sur le chemin vers la ville verte idéale. Ainsi, les contraintes budgétaires et la concurrence avec d’autres priorités urbaines représentent des freins majeurs pour 58,6% des répondants. Ces enjeux limitent la capacité des villes à investir dans des projets de végétalisation à grande échelle, alors même que leur contribution au bien-être, à la résilience climatique et à l’attractivité de la ville est indéniable, et semble comprise de tous.
L’enquête montre que les bénéfices du vert en ville sur la santé, la qualité de vie et la résilience écologique sont aujourd’hui bien compris. Les villes sont très minoritaires à déclarer que les freins à leur végétalisation qu'elles peuvent rencontrer sont liées à un manque de connaissance des bénéfices de la végétalisation. Cela traduit une avancée significative dans la perception de la végétalisation urbaine.
"Désormais, l'enjeu n'est plus pédagogique, mais pragmatique : passer de la compréhension à l’action publique et le déploiement de stratégies pour aller plus loin dans la transformation de la ville et dans sa végétalisation utile", commente Anne Marchand, co-présidente.
En tout cas, plusieurs défis sociétaux devront être surmontés pour réussir la transformation des villes en espaces plus verts : les villes répondantes citent en premier lieu la réconciliation entre urbanisation croissante et préservation des écosystèmes (65,5%), suivi de l'adaptation au changement climatique et à ses impacts sur l'environnement urbain (55,2%), et la création de plus d’harmonie entre développement économique et respect de l’environnement (51,7%).

Leviers de résilience climatique et de bien-être des habitants

Les espaces verts jouent bien un rôle central dans la ville d’aujourd’hui et de demain : pour près d'une ville répondante sur deux (48,3%), les espaces verts seront surtout un facteur d'amélioration de la qualité de vie et de bien-être dans la ville de demain. C'est le cas de Courbevoie, Paris ou Brest.
Dans un contexte de dérèglement climatique où les villes sont confrontées à des épisodes de chaleurs, sécheresse ou encore de pluie intense, un tiers des répondants (34,5%) déclare également que les espaces verts seront un levier concret pour lutter contre le réchauffement climatique, notamment pour les villes du Sud où les îlots de chaleur sont préoccupants à l’image de Nimes, Marseille, Valence et Perpignan.
Et demain ? 17% des villes imaginent que les espaces verts seront des lieux de plus en plus multifonctionnels, ouverts à tous, avec des fonctions ludiques, éducatives et écologiques. Cela reflète une réelle évolution de l’espace vert urbain, qui tend à devenir un centre de vie pour les résidents.
Pour une majorité des villes (65,5%), les espaces verts seront surtout des parcs et jardins organisés en réseau vert, reliant des quartiers par les continuités écologiques, sortant de la logique d’espaces verts satellites isolés dans la ville.
Enfin pour définir la ville verte idéale en un mot, les répondants s’accordent sur "une ville verte qui sera résiliente, apaisée et vivante".
La ville de demain sera écologique et durable, inclusive et accessible pour que chacun puisse avoir accès aux espaces verts, comme un refuge contre le stress de la ville – tout en restant fonctionnel pour répondre aux besoins des habitants.

Observatoire des villes vertes
L’Union Nationale des Entreprises du Paysage et Hortis, organisation rassemblant les responsables d’espaces nature en ville, ont décidé de s’associer pour créer l’Observatoire des villes vertes. Il a pour vocation de développer la réflexion sur les perspectives de la ville verte en  France, de détecter les signaux faibles en donnant à voir les innovations et les  pratiques qui renouvellent les approches du vert en ville, et de promouvoir le foisonnement d’initiatives végétales en milieu urbain. 
Depuis 2014, l’Observatoire des villes vertes réalise, sur un rythme semestriel, des études thématiques basées sur un panel de 25 villes françaises de taille moyenne à grande, en pointe sur le végétal. En parallèle, il mène des enquêtes d’opinion sur le vert en ville auprès de la population.
Enfin, il étudie les 50 plus grandes villes de France pour publier tous les 3 ans le Palmarès des villes vertes de France. 

 

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