Se repérer sur l'usage des pesticides par commune
Cet outil interactif inédit a été mis au point par l'association Solagro à partir de données publiques, pour porter à la connaissance de tous, le degré d'intensité des traitements phytosanitaires sur les surfaces agricoles. Mis en ligne le 22 juin, il a été consulté plus de 40 000 fois en 24 h.
L'indice de fréquence de traitement phytosanitaire* (IFT) communal est une estimation du niveau d'utilisation des pesticides pour chaque commune française sur la base de l'assolement de la commune, du type de pratique (conventionnelle ou bio) et des IFT régionaux de référence issus de données statistiques ou locales. Il renseigne sur le niveau moyen d'utilisation des pesticides en agriculture à l'échelle d'une commune et peut être décomposé par types de produits : herbicides, hors herbicides (insecticides, fongicides, traitements de semences et autres traitements), produits de biocontrôle.
Les IFT les plus importants se retrouvent dans les zones viticoles et les régions céréalières de la moitié nord.
Ainsi la carte est rouge foncé en Gironde, Charente-Maritime et Charente, ainsi que, plus localement, dans le Lot, le Tarn-et-Garonne, l’Hérault, l’Aude, le Vaucluse. Elle l'est aussi dans les zones céréalières, de la Marne, la Somme, du Pas-de-Calais, ou encore du Nord. À l’inverse, les départements les plus verts, où l’utilisation des pesticides serait donc moins importante, sont des zones d'élevage comme le Cantal, l’Ariège, les Hautes-Pyrénées, la Haute-Savoie ou encore le Doubs.
Parallèlement, Ecotone a dévoilé un « indice des pesticides évités » (IPE) destiné aux entreprises et fondé sur les mêmes sources, pour mesurer, quantifier et réduire l’utilisation des pesticides pour les entreprises du secteur agro-alimentaire. Calculé sur le nombre de traitements chimiques évités et le nombre d'hectares préservés, il se veut l'indicateur de « l'empreinte pesticide » des entreprises.
*Adonis est le nom d’une plante messicole (plante des moissons) qui ne vit que dans les champs de céréales à paille. Elle dépend donc intégralement des pratiques agricoles de la céréale cultivée. Elles sont aujourd’hui très menacées et font l’objet depuis 2012 d’un plan national d’actions en vue de leur sauvegarde ; les 4 espèces d’Adonis sont considérées comme en situation précaire. Ces plantes sont des bons bio-indicateurs de l’intensité des pratiques agricoles sur les céréales.
*Solagro est une enreprise association qui contribue aux transitions énergétique, agroécologique et alimentaire, dans une démarche qui allie accompagnement de réalisations, prospective, formation et R&D.
*Ecotone, appelée Wessanen jusqu’en 2020, est une entreprise agroalimentaire néerlandaise spécialisée dans la fabrication de produits issus de l'agriculture biologique.
Photo capture d'écran site de Solagro
Article agri-city.info :
Des propositions inédites pour réduire l'utilisation des pesticides d'ici 2030 en Europe