Villes et infrastructures résilientes
L'Université de la Chaire Eco-Conception a eu lieu le 7 novembre 2019, à Marseille autour de la question : comment s’adapter au changement climatique? Les chercheurs et entreprises ont apporté des éclairages sur les villes résilientes. Une partie de la conférence a été consacrée à la nature en ville.
Pour s’adapter au changement climatique, de nouvelles synergies sont requises entre les acteurs de la ville. C’est autour du thème de la résilience qu'une centaine de chercheurs et opérationnels se sont réunis le 7 novembre 2019 à Marseille, dans le cadre de l’université de la chaire "Éco-conception des ensembles bâtis et des infrastructures" VINCI ParisTech.
Dans le beau cadre de la tour Marseillaise, bâtiment à la pointe de l’excellence environnementale, les intervenants ont présenté les recherches menées dans le cadre de la chaire et des projets réalisés par VINCI dans le Sud-Est de la France sur les trois enjeux : l'énergie et économie circulaire, la nature en ville et les infrastructures.
Tirer parti de la nature
Une ville résiliente est une ville où la nature et la biodiversité sont non seulement préservées, mais également utilisées pour les services qu’elles rendent, dits services écosystémiques, et dont certains peuvent contribuer à renforcer la résilience face aux changements climatiques.
La nature en ville peut en effet être source d’aliments, contribuer à la réduction du ruissellement et de l’îlot de chaleur urbain, participer au traitement des eaux usées ou à l’épuration de l’air ; la végétalisation des bâtiments peut améliorer leur performance énergétique, etc. Ces bénéfices, produits par des écosystèmes qui fonctionnent correctement, sont l’objet des recherches menées par Agro ParisTech dans le cadre de la chaire.
Jean Roger-Estrade a mis en évidence la nécessité de bilans rigoureux, fondés sur des résultats scientifiques, qui permettent de connaître les effets positifs et négatifs des infrastructures végétales urbaines. "Par exemple, les arbres en villes peuvent piéger des polluants aériens, mais également créer des zones de surconcentration d’ozone ou de particules fines ; le développement de la biodiversité, mal maîtrisé, peut causer la prolifération d’espèces invasives". C’est pour cette raison que des outils d’aide à la décision sont nécessaires pour comparer différents scénarios et les impacts de différentes solutions de végétalisation.
Les travaux menés à Agro ParisTech ont aussi pour ambition de créer des points de convergence entre cette thématique et les autres axes de recherche de la chaire. C’est le cas d’un projet de recherche sur le paramétrage d’un modèle de microclimat qui pourra s’interfacer avec la simulation du comportement des bâtiments afin d’évaluer l’impact de la végétalisation sur le confort, les besoins de chauffage et de climatisation.
Le constructeur, pour restaurer la nature
Un exemple marquant du métier du constructeur au service de la restauration de la nature en ville a été présenté par Lionel d’Allard et Sarah Corpard (Equo Vivo). La marque de génie écologique portée par VINCI Construction Terrassement a été en charge de l’aménagement et de la restauration des berges de l’Huveaune. Fortement touché par les inondations et l’érosion, le site était caractérisé par un cours d’eau artificialisé et endigué. Avec un investissement financier faible au regard des enjeux, la morphologie naturelle du cours d’eau a été reconstruite, avec des habitats diversifiés et des zones humides où le fleuve peut déborder avec peu de risques. "Les défis majeurs d’un tel projet d’aménagement ont été l’enlèvement d’une grande quantité de matériaux pour le terrassement (l’équivalent de cinq piscines olympiques), les travaux dans un cours d’eau (notamment le risque d’inondations pendant le chantier) et relations avec les habitants d’Auriol (en particulier des riverains)".
Cette dernière contrainte a pu être surmontée grâce à la concertation et à la sensibilisation de toutes les parties prenantes, ce qui a confirmé la nécessité de tenir compte de l’utilisateur final.