La profession déçue par le nouveau plan d'urgence pour l'agriculture bio
Le ministre de l’agriculture, a dévoilé mercredi 17 mai, un montant d’aides d’urgence porté à 60 M€ et une enveloppe globale évoquée de 200 M€. La profession bio salue l'annonce de ce nouveau plan mais le juge insuffisant et réclame des mesures structurelles. Paroles d'agriculteurs bio en difficultés.
La profession bio déplore le manque de mesures qui s'attaquent aux causes de la crise.
Dans un communiqué de presse, la profession via la Fnab*, Forébio** et Synabio*** accueille positivement les annonces du ministre, mais exprime certaines réserves : "Cependant, les montants annoncés sont en-deça des besoins chiffrés depuis un an." Les trois structures indiquent que "sur la seule année 2022, les pertes ont été chiffrées à plus de 150 millions d'euros par les filières" et Mathieu Lancry, président de Forébio, précise "cette enveloppe est la bienvenue pour soutenir les producteurs, mais elle va nécessiter une nouvelle rallonge pour couvrir les besoins. De plus, les opérateurs économiques ont été fragilisés par cette crise depuis un an ; si on veut éviter une perte des outils de mise en marché pour les producteurs, il va falloir aussi les aider à passer le cap ». Si les 500 000 euros supplémentaires pour la Campagne Bioréflexe et les 3 millions d'euros issus du plan France relance sur la communication sont bien accueillies, la stimulation de la demande avec la commande publique laisse sceptique : « Nous sommes satisfaits de voir que l'objectif d'EGAlim de 20% de bio en restauration collective va enfin être respecté dans la commande publique, néanmoins comment l'Etat va-t-il obliger les collectivités à agir, alors qu'il refuse de le faire depuis 2017 » analyse Philippe Camburet, président de la Fnab. La profession réclame des mesures structurelles. Elle réitère sa demande de retour de l'aide au maintien à travers l'augmentation de l'écorégime à 145 euros contre 110 euros, la nécessité que les filières bio aient accès aux mêmes outils de régulation du marché que les acteurs des filières non bio et d'une stratégie et un budget pluriannuels pour la promotion du label bio à travers la campagne Bioréflexe pilotée par l'Agence Bio.