Angers, Nantes et Metz, classées parmi les villes les plus vertes
Selon les derniers chiffres de l'Observatoire des villes vertes, réalisé par les Entreprises du Paysage (Unep) et Hortis, Angers, Nantes et Metz arrivent en tête du classement. Elles sont suivies par Amiens et Lyon. Cette 3e édition révèle que la préservation du patrimoine végétal urbain et son développement sont devenus de vraies priorités pour la plupart des grandes villes du pays.
Mené tous les trois ans depuis 2014 auprès des 50 plus grandes villes de France, le Palmarès des villes vertes étudie leur politique de végétalisation urbaine et dresse un état des lieux de la place des espaces verts en ville. "L’emprise des enjeux climatiques dans l’actualité et l’approche des élections municipales ont accéléré une prise de conscience des élus locaux : celle que le végétal est une solution viable et accessible pour rendre la ville plus agréable et plus forte. Espérons qu’il s’agisse du prélude à des actions fortes et engagées", souligne Laurent Bizot, le président de l’Unep – Les Entreprises du Paysage.
Les 5 grands enseignements de l’étude
Suivant l'étude, la premère révélation est que l’investissement en faveur des espaces verts des 50 plus grandes villes de France est en légère hausse. "Les communes allouent en moyenne 1,3 % de leur budget total à la création de nouveaux espaces verts (autant qu’en 2017), et dépensent chaque année 76 € par habitant 1- un budget en légère augmentation depuis 2017 (+1,50 €). Les villes du Sud tentent de rattraper leur retard, comme Marseille dont le projet est de se positionner en meilleure destination urbaine pour l’éco-tourisme grâce à ses grands espaces verts", analysent les spécialistes.
Ensuite, l'étude montre que les citoyens sont de plus en plus impliqués dans les processus de décisions pour créer la ville de leur choix : en 2020, la végétalisation gagne du terrain. "Les 3/4 des villes françaises décernent un "permis de végétaliser" afin de verdir les espaces urbains (trottoirs, façades végétales…). Pour rendre l’expérience durable avec son opération "Vert en ville", Tourcoing propose à ses habitants de végétaliser leurs murs en fournissant les plantes adaptées au milieu urbain.
La totalité des villes répondantes ont initié des actions en faveur de la protection de la biodiversité : recensement, mise en place de plan biodiversité, plan de gestion écologique des arbres, gestion différenciée, verdissement des PADD et des PLU… Les collectivités ont à coeur de protéger leur environnement. Lyon a d’ailleurs vu ses efforts récompensés en recevant le prix de Capitale de la biodiversité 2019 !
Le patrimoine vert reste un atout majeur que les villes ont su développer. "Depuis 2017, de nombreuses villes ont innové pour valoriser et développer leur patrimoine vert, à l’image de Nice qui a planté plus de 10 296 arbres. On note d’ailleurs une progression de 3 m² d’espaces verts supplémentaires par habitant en moyenne depuis 2017, pour atteindre 51 m²", témoignent les protagonistes.
Enfin, ce que révèle l'étude est que l’entretien des espaces verts en ville mise de plus en plus sur des alternatives participatives et écologiques. Mise en place en janvier 2017, la loi Labbé, qui proscrit l’usage des produits phytopharmaceutiques par les villes (sauf exceptions) a accéléré la transition vers une gestion et un entretien plus écologiques des espaces verts urbains. 3Les villes ont démontré leur capacité à s’adapter rapidement, comme Vitry-sur-Seine, récompensée par le label Terre Saine en 2019, en tant que collectivité territoriale pionnière et emblématique en termes de gestion sans pesticides des jardins, des espaces végétalisés et des infrastructures.
Diversité des initiatives
"Nous collectons et évaluons les données de plus de 25 grands indicateurs pour chaque ville : valorisation du patrimoine vert, protection de la biodiversité, actions de pédagogie autour du végétal, méthodes d’entretien respectueuses de l’environnement… Ce nouveau palmarès a d’ailleurs révélé une diversité croissante des initiatives portées et des acteurs impliqués » explique Jean-Pierre Gueneau, président d’Hortis. "Ce Palmarès démontre une fois de plus que nos villes se mobilisent pour verdir le cadre de vie des Français, avec des initiatives exemplaires"
"La végétalisation des grandes et moyennes villes de France est devenue un enjeu économique, sanitaire et sociétal crucial pour nos territoires ! Or, à l’approche des élections municipales, nous souhaitons rappeler que les budgets consacrés aux espaces verts ne sont toujours pas à la hauteur de ces enjeux" conclut cependant Laurent Bizot.
Les 50 plus grandes villes de France ont été interrogées via leur direction Espaces verts et leurs élus, d’août à octobre 2019.
Plus de 1 500 données quantitatives et qualitatives ont été collectées, analysées selon 25 indicateurs et regroupées en 6 catégories : patrimoine vert, investissement en faveur du vert en ville, politique de préservation de la biodiversité, politique de promotion du patrimoine vert, gestion des déchets verts, dynamisme de la progression.
Le cumul des points obtenus sur les différents critères détermine la note (sur 100) et le classement général au sein du Palmarès.