Végétalisation des centres urbains : préférer la stratégie à la frénésie
De nombreuses villes se lancent dans la végétalisation, parfois en cherchant à planter à tout-va le moindre interstice urbain. Mais pour que cette dynamique porte réellement les fruits attendus sur le long terme, plus qu’un effet de mode avec l’urgence climatique, elle doit s’ancrer profondément dans les pratiques, les habitudes, les fondements de toute action d’aménagement du territoire. L’urgence étant rarement bonne conseillère, il s’agit aujourd’hui d’éviter le piège du vite fait, mal fait ! Roxane Benedetti* spécilaiste de ces sujets, pour des groupes privés ou des collectivités nous livre son analyse.
La crise sanitaire, les tragiques inondations dans les Alpes-Maritimes, l’acceptation des dynamiques de densification des espaces urbanisés, les effets du dérèglement climatique qui se font de plus en plus ressentir, l’objectif de Zéro Artificialisation Nette du Plan Biodiversité… Chacun de ces phénomènes ou évènements, mais encore plus leur cumul, a mené aujourd’hui à un consensus sociétal sur la nécessité de désimperméabiliser et végétaliser les zones urbaines, notamment les plus denses, pour retrouver un équilibre plus vivable pour les habitants, voire même plus accueillant, plus désirable. Mais au-delà de la qualité du cadre de vie, ce sont également l’ensemble des autres bénéfices et services écosystémiques que prodigue la nature en ville qui sont recherchés.
Végétaliser oui, mais de manière réfléchie au regard du contexte et des objectifs
La végétalisation n’est pas une course au nombre d’arbres plantés, malgré ce que pourraient faire penser les projets de forêts urbaines qui émergent, affichant des surenchères de plantation qui se comptent en milliers d’arbres. A l’instar des projets urbains, chaque action de végétalisation doit être pensée au regard du contexte local, à l’échelle du site et de son environnement. Le type de végétaux, les modalités de végétalisation (en pleine terre, en bac, sur façade…) doivent être précisément étudiés au regard des contraintes (techniques, d’usages…) en présence, sous peine de générer des aberrations écologiques et urbaines.