Une agriculture à taille humaine et s'adapte aux attentes sociétales
Les premiers résultats du recensement agricole ont été présentés par le ministre de l'Agriculture ce vendredi 10 décembre. En voici les principaux enseignements.
Le recensement agricole est une opération décennale européenne obligatoire, qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne. Elles permettent aussi de définir et d'ajuster des politiques publiques. Le recensement a été lancé en octobre 2020 et s'est achevé au mois de mai 2021. La publication des données définitives interviendra au mois d’avril 2022.
69 ha en moyenne
L'agriculture occupe toujours la moitié du territoire métropolitain, soit 26,7 millions d’hectares cultivés, ce qui est le même ratio qu’en 2010 (-1% seulement). En parallèle, le nombre d’exploitations est lui en recul (-2,3%) : On en comptait 490 000 en 2010; elles sont aujourd'hui 389 000. Ainsi, les exploitations continuent de s’agrandir ; elles font en moyenne 69 hectares, soit 14 ha de plus qu’en 2010 (+ 25%). Cette surface moyenne est en cohérence avec les voisins européens (81 ha au Royaume-Uni ou 79 ha au Danemark) mais faible en comparaison de pays tels que le Canada (332 ha) ou les Etat-Unis (178 ha). Elle traduit donc le maintien d’un modèle à taille humaine. L’élevage est le secteur le plus impacté par cette diminution : 37,3% exploitations à spécialisation animale en 2020 contre 42.7% en 2010. Les exploitations à spécialisation végétale deviennent donc majoitaires (51,8%), et les mixtes restent autour de 10%.
2 installations pour 3 départs
Si le nombre d’installations d’agriculteurs reste stable, il en manque encore 7 000 par an pour compenser les départs à la retraite. Le renouvellement à l’identique des générations n’est pas encore atteint mais la situation s’améliore : pour 3 départs, on compte 2 installations, contre une seule en 2010. 58% des chefs d’exploitation ont plus de 50 ans alors qu'ils étaient 52% en 2010. Néanmoins, la part d’agriculteurs de moins de 40 ans ne décroit pas depuis 10 ans. Cela prouve que le secteur continue d'être attractif. Et au sein de toutes les exploitations agricoles, plus de 759 000 personnes occupent un emploi permanent. Les exploitants sont également mieux formés (27% des exploitants ont un diplôme supérieur en 2020 contre 17% en 2010).
Une hausse de 160% des exploitations en AB
27% des exploitations (106 000) produisent sous signe de qualité (label, IGP, spécialité traditionnelle garantie…). 12% sont en agriculture biologique, soit une augmentation de 160% (3,7% en 2010) et 7% sont certifiées Haute Valeur Environnementale (avec une certification accessible depuis 2014 seulement). Il y a aussi plus d'exploitations qui ont investi dans la commercialisation de leurs produits en circuits courts (23% contre 17,5% en 2010). Enfin, l'horticulture / maraîchage est la seule orientation économique dont le nombre d'explotation a progressé depuis 2010 (1000 supplémentaires). Toutes ces évolutions montrent que les agriculteurs s'investissent dans des stratégies de développement qui répondent aux attentes sociétales.
Illustration Ministère de l'agriculture