By machristine.bidault on vendredi 30 décembre 2022
Category: Publications

La localisation : atout ou contrainte pour la logistique de l’agriculture urbaine ?

L'article publié par Fanny Provent de la Chaire partenariale Agricultures Urbaines et Gwenaëlle Raton de l'Université Gustave Eiffel, dans la Revue Territoire en mouvement, s'intéresse à la proximité géographique des fermes urbaines avec les consommateurs citadins. Celle-ci semble être un avantage, mais qu’en est-il réellement ? 

Un des enjeux sous-tendant la durabilité des fermes urbaines est celle "de la distribution des denrées alimentaires produites en cœur de ville". Fanny Provent et Gwenaëlle Raton ont réalisé des entretiens auprès de 20 producteurs parisiens pour "caractériser ces modèles productifs et commerciaux et identifier les contraintes qui pèsent sur leurs organisations logistiques". Ils ont ainsi aidé à comprendre dans quelle mesure "la localisation urbaine permet de structurer des organisations logistiques durables, en limitant par exemple les trajets ou en renforçant la proximité relationnelle". 

Les résultats mettent en évidence les enjeux logistiques auxquels sont confrontées les chaînes de distribution alimentaire urbaines
et illustrent de "fortes ambiguïtés quant à la localisation urbaine"

Ainsi, bien qu’offrant "un tissu commercial dense, une concentration de consommateurs et ainsi une promiscuité entre récolte et consommation", la localisation urbaine "n'est pas forcément un atout". Tout d'abord, "elle ne conduit pas systématiquement ni à une proximité organisée, ni une co-visibilité entre producteurs et consommateurs comme escomptée". Par conséquent, les systèmes productifs, fondés sur le flux tendu sont contraints de s’adapter en ajoutant des tâches logistiques (stockage, transformation pour limiter les invendus...). Ensuite, "la ville propose des parcelles aux configurations et morcellements limitant la vente directe et générant du transport là où il n’était pas attendu".
Dans ce contexte, "ce sont les intermédiaires commerciaux, des circuits courts ou longs qui sont le plus à même de valoriser et acheminer les produits, dans le respect de la fraicheur et pour une consommation rapide". Pour éviter que la logistique ne demeure une variable d’ajustement, des leviers d’action favorisant des liens plus étroits avec le tissu commercial sont identifiés. Il s'agit notamment "de l’essor de canaux de distribution adaptés aux capacités productives, du soutien à l’installation dans des sites permettant l’accueil du public ou encore de l’émergence de structures de transport décarbonés".

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