Anouck Barcat, nouvelle présidente de l'Association française d'agriculture urbaine professionnelle ( Afaup) depuis le 17 janvier 2020 nous révèle les orientations et les projets de l'association qui représente, avec ses 81 membres répartis sur l'ensemble du territoire, les différentes formes d'agriculture urbaine. Bilans et enjeux pour la jeune association.
Vous venez d'être élue nouvelle présidente de l'Afaup. Comment concevez-vous cette fonction?
La gouvernance de l’Afaup repose sur un conseil d’administration composé de 13 membres. Avec les 7 du bureau, 6 autres sont responsables de collèges de travail. Ce groupe de bénévoles se fixe des objectifs en début de mandat, et œuvre à les atteindre, avec d’autres adhérents volontaires, ainsi que celle de notre coordinatrice nationale, Anne-Cécile Daniel. La tâche est grande, l’Afaup est attendue sur de multiples sujets, tant par ses adhérents que par les parties prenantes de l’Agriculture Urbaine.
La nouvelle équipe est un miroir de la diversité des membres de l’Afaup et des formes d’agriculture urbaine : dans les types de structures que les administrateurs représentent (association, régie de quartier, entreprise, free-lance), dans le type d’activité (consultant, concepteur, maraicher en permaculture, aquaponiste, etc) et dans la présence sur le territoire (Nantes, Lyon, Marseille, Lille, Dijon, le Gers, Paris…).
Je vois le rôle de la présidente, outre ses fonctions administratives communes à toutes les associations, comme celui du garant de la bonne coordination globale et de l’avancée de projets.
Je me propose d’injecter l’énergie dans le groupe quand elle vient à manquer, de garder une vision générale de tous nos chantiers pour assurer la cohérence de l’ensemble, et bien sûr, porter les messages de nos adhérents auprès de nos partenaires, des institutions et du grand public. Ces messages sont de la plus haute importance car le secteur est en structuration et nous pouvons contribuer à sa croissance saine en alertant sur les écueils probables et sur les réalités rencontrées sur le terrain par les professionnels.
Quel est le bilan de l'association depuis sa création en 2017?
Il est immense étant donné sa jeunesse ! Je rends ici hommage aux fondateurs et à tous ceux qui ont œuvré au développement de l’Afaup depuis sa création, car ils laissent un bilan impressionnant.
Résumer l’accompli serait réducteur mais essayons : l’Afaup apparait aujourd’hui nettement sur la carte comme la tête de réseau incontournable de l’AU française. Rien qu’au long de 2019, l’Afaup a réalisé trois belles missions qui apportent de la connaissance sur ce jeune mouvement avec la Driaaf et la Safer IDF, la ville de Rennes et la CCMSA sur des thèmes comme les baux en AU, les parcours d’installation ou les nouvelles formes d’agriculture.
L'Afaup a été consultée par le ministère de l’Agriculture, le CESE, les Jeunes Agriculteurs, et le ministère de la Cohésion des territoires et est régulièrement en relation avec les collectivités territoriales. A chaque fois, l’Afaup a fait remonter les alertes, messages et recommandations basés sur le retour des adhérents sur la réalité de l’exercice de leur profession.
Nous avons également mis à jour notre annuaire, une vraie bible de l’agriculture urbaine (à commander sur le site de l'association, ndlr).
La charte de l'Afaup a été signée par plus de 15 collectivités pour la mise en œuvre de projets d'agriculture urbaine durables, comme les villes de Paris, Rennes, Romainville, Marseille, et les Métropoles de Montpellier, Bordeaux ou Lille par exemple...
Nous avons terminé l’année en beauté puisque l’Afaup est partenaire officiel de l’appel à projet Anru "L’agriculture urbaine dans nos quartiers" lancé officiellement par le ministre Julien Denormandie et la direction, le 24 janvier 2020.
Quelles sont les orientations et les projets pour les mois et/ou les années à venir?
L’année 2020 sera celle du passage à une nouvelle échelle : l’Afaup doit se structurer, trouver des financements pérennes et se professionnaliser pour répondre aux nombreuses attentes, de ses membres et des parties prenantes.
L’agriculture urbaine contribue à soigner les villes. Nous allons œuvrer à faire passer ce message et à faire en sorte que les projets soient facilités et financés à la hauteur des enjeux auxquels ils répondent.
- pérenniser le financement de l’association en tant que tête de réseau de l’AU : outre l’autofinancement (adhésions, annuaires, missions d’intérêt général), recherche de subventions, mécénats, dons ;
- répondre de mieux en mieux à la demande de mise en réseau et de partage d’expérience des adhérents, et ce, sur tout le territoire et leur apporter de plus en plus de services ;
- renforcer le lien avec le monde agricole avec qui les ponts à créer sont nombreux ;
- renforcer le lien avec les institutions et parties prenantes privées ;
- contribuer à valoriser les innombrables services que l’AU rend à la ville et ce, pour permettre de débloquer les financements nécessaires à la multiplication de projets pérennes en France.
Propos recueillis par Claire Nioncel