Agri-city.info vous propose désormais chaque semaine sa revue de presse sur les actualités qui concernent l'écosystème de l'agriculture et de la nature en ville. Vie des entreprises, productions agricole et alimentaire, recherche, décrets, financements, réglementations.
Vie des villes et des entreprises
La ville de Morangis, la société Ressources Toit (créée entre Paris Sud Aménagement & Nexity) et la société Cueillette Urbaine ont signé le 20 décembre un prêt à usage pour l'exploitation du Site de l’Armée Leclerc, à Morangis. A la suite de l'appel à projets « Inventons la Métropole du Grand Paris », le projet a été désigné lauréat pour réaliser un projet ambitieux mêlant logements et projet d’agriculture urbaine dans ce petit quartier qui mixe les usages. Sur une parcelle partiellement en friche, il comprendra 59 logements dans une écriture architecturale innovante, complété par un programme d’agriculture urbaine qui s’étend sur une surface d’environ 1,3 hectare.
Après une levée de fonds remarquée de 1,4 million d’euros en 2019, Mycophyto vient de clôturer pour 2022 un nouveau tour de table d’un montant de 4.155 millions d’euros. La société, créée en 2017 par Christine Poncet et Justine Lipuma, développe des solutions biologiques naturelles (à base de champignons mycorhiziens) pour revitaliser les sols et accélérer le développement des plantes. Elle se lance désormais dans la production à grande échelle et ambitionne ainsi de devenir leader sur le marché européen d’ici 2025.
Cueillette Urbaine a réalisé sa première installation de ferme en milieu carcérale, à la maison d'arrêt de Nice. Les installations comprennent des bacs de culture autosuffisants en eau et en éléments nutritifs (Forest Bed) et des tours aéroponiques et les détenus ont bénéficié d'une semaine de formation sur les techniques utilisées en agriculture urbaine. Cette expérience, menée avec la maison d'arrêt, la Direction Interrégionale des Services Pénitentiaires de Marseille et la ville de Nice, participe à la réinsertion dans le cadre de la formation en horticulture des détenus. Les fruits, légumes et herbes aromatiques cultivés par ceux-ci, seront à destination du restaurant L'Assisette Bleue pour les employés de la prison.
Celine Mayer, co-fondatrice de l'entreprise normande Les Cocottes urbaines qui crée des potagers, des vergers et des massifs comestibles dans les villes pour les renaturer, était l'invitée le 5 janvier de la Nouvelle éco pour parler sur le thème : Créer des "massifs comestibles" et du "lien social" : le double intérêt des Cocottes urbaines en Normandie.
Production agricole et alimentaire
L’Assemblée Générale de l’AOPn Fraises de France* a décidé d'intégrer le produit framboise et plus largement du genre Rubus sp. dans son objet, suite à la sollicitation de l’Association pour la Valorisation de la Filière Framboise (AVFF). Les deux structures travaillaient depuis un an sur leur regroupement désormais effectif : Les produits fraise et framboise ont de nombreux intérêts à être représentés ensemble et l’objectif de l’Association AOPn Frarises de France devient donc de pérenniser et développer les filières fraises et framboises françaises. Il n'y a pas de changement de nom prévu dans un tout premier temps pour l’AOPn.
La fleur française, local et de saison, est à l'honneur dans Le Monde avec un article de Laetitia Moller paru le 7 janvier "Fermiers floraux ou fleuristes-artistes, ils cassent les codes du bouquet". La journaliste met en valeur les fleuristes, que ce soient des stars plébiscitées par les maisons de mode pour leurs folles compositions végétales ou ceux moins connus qui révolutionnent l’art floral dans leurs boutiques-galeries, qui privilégient les fleurs de saison et les producteurs locaux, et boycottent, autant que possible, les géants de l’importation, à l'image de ce que défend Le Collectif de la Fleur Française.
Recherche
Le projet de recherche Terre d'Algues veut valoriser la sargasse, une espèce d'algue invasive présente notamment en outre-mer et en Normandie, pour des applications dans la construction. L'idée a émergé dans l'esprit de Nicolas Vernoux-Thélot de l'agence In Situ Architecture qui a monté enn 2018, un partenariat entre son agence, le CEREMA** et les sociétés Nobatek/Inef4 et Tox Sea In. Très vite, le consortium a réfléchit à plusieurs gammes de matériaux : briques de remplissage, hourdis pour les poutres et les planchers, panneaux isolants… et des tests ont été menés en laboratoire. Les propriétés thermiques du mélange fibres et terre se révèlent particulièrement intéressantes. Le projet de recherche, qui est financé à hauteur de 60 % par l'Ademe, doit s'achever d'ici à la fin 2023.
Parution de Décrets - règlementation
Le décret relatif aux "Zones préférentielles de renaturation" est paru le 28 décembre. Les collectivités territoriales, qui mettent déjà en oeuvre de nombreuses actions de renaturation et de restauration des continuités écologiques, disposent désormais d’un nouveau levier de "désartificialisation" via l’identification de zones préférentielles au sein des documents d’urbanisme.
Le décret articule cette nouvelle faculté avec la prescription des mesures compensatoires des atteintes à biodiversité.
Financements de l'Etat
Le Fonds vert, doté de 2 milliards d'euros, est entré en vigueur le 1er janvier. Il complète le financements de projets de territoire en lien avec la transition écologique : rénovation énergétique des bâtiments publics, tri et valorisation des biodéchets, éclairage public, adaptation aux nouveaux enjeux climatiques, amélioration du cadre de vie, etc. Le Fonds est géré au plus près des citoyens par les préfets et il est adapté localement en fonction des territoires. Il s'inscrit dans le cadre de France Nation Verte, nom donné à la nouvelle planification écologique, pour "agir, mobiliser, accélérer".
Le 6 janvier, le Programme et Equipements Prioritaires de Recherche (PEPR) sur l’agroécologie et le numérique a été lancé officiellement par les ministères en charge de la Recherche, de l’Agriculture, de la Transition Numérique et par le secrétariat général pour l’investissement, en charge de France 2030. Financé par l’État à hauteur de 65 millions d’euros, ce nouveau PEPR doit permettre de mobiliser le numérique pour accélérer la transition agroécologique, au bénéfice de tous les agriculteurs. Les objectifs sont le développement des nouvelles générations d’agroéquipements, grâce aux technologies numériques et à la robotisation et celui des outils numériques d’aide à la décision, en particulier d’intelligence artificielle pour la collecte puis l’analyse des données en agriculture, au service de pratiques agricoles plus efficaces.
*Association d'Organisations de Producteurs nationale Fraises de France
**Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement