Les jardiniers municipaux vont cultiver 10 000 plants de légumes pour aider les foyers les plus fragiles. L’objectif de cette expérimentation baptisée « Paysages nourriciers » ? Approvisionner gratuitement les familles nantaises frappées par la crise économique et sociale liée au Covid-19. Sur le site de la ville de Nantes.
Cultiver des patates, des tomates et des courgettes dans les parcs et jardins, sur des places, à la mairie ou dans les douves du château, à des fins solidaires ? C’est l’idée lancée par la Ville de Nantes pour approvisionner en légumes frais et locaux les habitants fragilisés par la crise économique et sociale liée à l’épidémie de Covid-19.
Baptisé « Paysages nourriciers », le projet a germé dans la tête des agents du Service des espaces verts et de l’environnement (Seve) et du Centre communal d’action sociale (CCAS), inquiets des répercussions de l’arrêt brutal des activités économiques sur les populations vulnérables et de l'impact sur leur santé. « La crise a précipité de nombreux foyers dans la précarité : perte d’emploi, de salaire, détresse sociale et alimentaire…
Les associations d’aide alimentaire, qui voient affluer de plus en plus de familles n’ayant plus les moyens de se nourrir et d'accéder à une alimentation saine et de qualité, tirent la sonnette d’alarme », explique Johanna Rolland, maire de Nantes.
Depuis le confinement, la Banque alimentaire a fourni de nombreuses associations en produits frais et secs. De mars à mai, la Croix-Rouge, le Secours populaire, les Restos du cœur, le Diaconat protestant mais aussi les associations partenaires de Nantes Entraide ont distribué plusieurs milliers de colis alimentaires aux Nantaises et aux Nantais les plus vulnérables.
Dans le même temps, la demande de fruits et légumes locaux a explosé, réduisant les surplus de légumes habituellement distribués aux associations d’entraide. « Le service public doit se réinterroger et s’adapter pour lutter, à son échelle, contre cette précarité alimentaire qui risque de durer dès lors que la conjoncture économique se grippe», souligne le maire de Nantes.
50 sites de production dans toute la ville
Deux parcelles d’1,8 hectare de la pépinière municipale ont été retournées début juin. Semées et plantées avec l’aide des bénévoles de l’association EmpowerNantes et de jeunes agriculteurs, elles fourniront d’ici l’automne une tonne de pommes de terre, 500 courges et des sillons entiers de haricots secs.
Des légumes de saison pour l’été (tomates, courgettes, bettes à carde, betteraves et choux variés) et pour l’hiver (patates douces, courges, haricots et maïs) vont également pousser dans les massifs de fleurs des parcs et jardins nantais et dans certains espaces verts appartenant à la Ville : cours Cambronne, place Mangin, à Port-Boyer, mail Pablo-Picasso, école Lucie-Aubrac, Cité des congrès, jardins de l’Hôtel de ville, centre Accoord de la Meta à Bellevue, parcs de la Crapaudine et de la Gaudinière…