Autour de la ferme Wopaya, les concepteurs ont imaginé la combinaison d’une serre sous la forme d’un dôme géodésique présentant plusieurs avantages, avec une mare de récupération des eaux pluviales. Ce site en cours d’aménagement se situe dans le village de La Baume Cornillane, au pied du Vercors.
Ingénieur agronome de formation, Marithé Guardiola reconnaît avoir été très peu en contact avec la terre au cours de ses expériences professionnelles et "sortir de la théorie me faisait peur", avoue-t-elle. Malgré tout, elle s'est lancée dans ce projet de microferme qui correspondait aussi à un projet personnel. "Je sais qu’il y aura des échecs mais c’est ainsi que l’on apprend et qu’on va de l’avant". Le projet de micro-ferme a germé petit à petit dans l'esprit de la jeunes femme. "Plus je suis montée en compétence en tant que chargée de mission filière bio au sein d’associations régionales, plus j’ai compris l’importance de maîtriser ses approvisionnements pour s’assurer de leur qualité", témoigne-t-elle.
C'est lors de l’acquisition de leur maison en 2013 que le couple a eu l’opportunité d'acheter le terrain agricole attenant de 1,3 ha avec l’accord du paysan exploitant. "Nous avions à l’époque rencontré le fermier qui cultivait le terrain en bio pour lui parler d’un projet agricole à moyen terme, entre 5 à 10 ans". C'est l'échange, l’écoute et le soutien du couple d’agriculteurs qui a permis le lancement du projet. "Aujourd’hui encore, Raymond est très disponible pour nous aider dans la mise en place de ce projet de micro-ferme et regorge de précieux conseils", concède Marithé..
Des améngaments pour la biodiversité
"Nous avons commencé par planter petit à petit des haies tout autour du terrain en famille afin d’offrir des refuges pour les auxiliaires, de limiter l’impact du vent qui assèche les terres et d’offrir à terme un peu d’ombre qui sera précieuse en ces étés caniculaires". Le couple a également installé quelques ruches en lien avec un de leurs amis apiculteur amateur et ils ont commencé à gérer un rucher. "Les enfants ont participé activement à la récolte du miel, quelle fierté de leur proposer ce type d’atelier à 6 et 7 ans" reconnaît la nouvelle agricultrice.
Par ailleurs, la serre-dôme qui se dresse au milieu du site doit permettre de protéger certains plants l’hive- en hauteur dans la serre-dôme- d’optimiser les semis et bouturages, et de bénéficier de réserve en eau supplémentaire pour la tension d’arrosage estivale.
Une diversité de culture
"La diversité de cultures me paraît indispensable pour contribuer à la biodiversité", explique l'agricultrice, également nutritionniste et qui va cultiver cinq céréales et de nombreuses fleurs et plantes. "Je suis persuadée qu'il faut d’apporter plus de richesse de variétés pour contribuer à nos besoins nutritionnels mais aussi pour l’éducation au goût et limiter la standardisation imposée", insiste-t-elle. La jeune femme veut proposer toute une gamme de produits afin de contribuer à une meilleure résilience et " résister un peu mieux aux aléas climatiques de plus en plus fréquents". Et pourquoi Wopaya ? " Ce nom résonne dans mes souvenirs de mes grands parents péruviens. Sans vraiment vouloir dire quelque chose, il renvoie une énergie positive et sonne joyeux"!
Et la suite du projet ?
"Tout va dépendre de l’accélération de cette année autour du projet de serre-dôme", témoigne l'agricultrice. La commercialisation se fera en tout cas en circuit court. " Il me semble important d’être en lien avec son territoire et ses clients pour pouvoir expliquer ses pratiques et contribuer à de la pédagogie sur le respect du vivant". Marithée cherche au maximum à limiter son impact écologique. Rien n'est laissé au hasard!
Les gomasios Wopaya sont inspirés du gomasio Japonais. La différence ? Les recettes ne se limitent pas au sésame, avec des saveurs surprenantes et locales et qui permettent de réduire la consommation de sel.