By Agri-City on mardi 9 mars 2021
Category: Ressources & recyclage

Selon l'ONU, 17 % de la nourriture est gaspillée, dont la majeure partie provient des ménages

Une étude révèle que le gaspillage alimentaire est un problème mondial, pas seulement dans les pays développés. Le rapport sur l'indice du gaspillage alimentaire aide les pays à suivre les progrès réalisés dans le cadre de l'objectif 12.3 des Nations unies pour le développement durable, qui consiste à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici 2030


On estime que 931 millions de tonnes de nourriture, soit 17 % de la nourriture totale disponible pour les consommateurs en 2019, ont été jetées dans les poubelles des ménages, des détaillants, des restaurants et autres services alimentaires, selon une nouvelle étude des Nations unies menée pour soutenir les efforts mondiaux visant à réduire de moitié le gaspillage alimentaire d'ici 2030. 

Ce poids est à peu près l’équivalent du poids de 23 millions de camions de 40 tonnes chargés à pleine capacité,
en file indienne, ce qui permettrait de faire 7 fois le tour de la terre.

Le rapport sur l'indice du gaspillage alimentaire 2021, du Programme des Nations unies pour l'environnement (PNUE)* et de l'organisation partenaire WRAP**, examine comment le gaspillage des denrées alimentaire se produit dans les points de vente au détail, les restaurants et les foyers, en comptant à la fois les aliments et les parties non comestibles comme les os et les coquillages. Le rapport présente la collecte, l’analyse et la modélisation des données sur le gaspillage alimentaire les plus complètes à ce jour, et propose une méthodologie permettant aux pays de mesurer le gaspillage alimentaire. 152 points de données sur le gaspillage alimentaire ont été identifiés dans 54 pays.

11 % provient du gaspillage alimenatire des ménages

Le rapport constate que dans presque tous les pays ayant mesuré le gaspillage alimentaire, celui-ci était important, quel que soit le niveau de revenu. La majeure partie de ce gaspillage provient des ménages, qui rejettent 11 % de la nourriture totale disponible au stade de la consommation dans la chaîne d’approvisionnement, indique le rapport. Les services de restauration et les points de vente au détail gaspillent respectivement 5 % et 2 %. Sur le plan mondial, 121 kilogrammes de denrées alimentaires sont gaspillés chaque année au niveau du consommateur, dont 74 kilogrammes au sein des ménages. Le rapport présente également des estimations régionales et nationales par habitant.
Le gaspillage alimentaire comprend des impacts environnementaux, sociaux et économiques considérables. Par exemple, à une époque où l'action climatique est encore à la traîne, 8% à 10% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont associées à des aliments qui ne sont pas consommés, si l'on tient compte des pertes avant que les denrées n’atteignent le consommateur.

Trois milliards de personnens n'ont pas une alimentation saine

« La réduction du gaspillage alimentaire permettrait de réduire les émissions de gaz à effet de serre, de ralentir la destruction de la nature par le biais de la conversion des terres en évitant leur pollution, d’améliorer la disponibilité des aliments, donc de réduire la faim et d'économiser de l'argent en cette période de récession mondiale », a déclaré Inger Andersen, directrice exécutive du PNUE. « Si nous souhaitons sérieusement nous attaquer au changement climatique, à la perte de nature et de biodiversité, à la pollution et aux déchets, les entreprises, les gouvernements et les citoyens du monde entier doivent faire leur part pour réduire le gaspillage alimentaire. Le sommet des Nations unies sur les systèmes alimentaires de cette année sera l'occasion de lancer de nouvelles actions courageuses pour lutter contre le gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale ».690 millions de personnes sont touchées par la faim en 2019, un nombre qui devrait augmenter fortement avec COVID-19, et trois milliards de personnes ne peuvent pas se permettre une alimentation saine.

Les consommateurs ont par conséquent besoin d'aide pour réduire le gaspillage alimentaire chez eux.

Les pays peuvent renforcer leur niveau d’ambition en matière de climat en incluant le gaspillage alimentaire dans les contributions nationales à l'Accord de Paris, tout en renforçant la sécurité alimentaire et en réduisant les coûts pour les ménages. La prévention du gaspillage alimentaire est un domaine essentiel à inclure dans les stratégies de récupération à la suite de la COVID-19.

Un problème mondial

« Pendant de nombreuses années, on a estimé que le gaspillage de nourriture à la maison n'était un problème important que dans les pays développés », explique Marcus Gover, PDG du WRAP. « Avec la publication du rapport sur l'indice du gaspillage alimentaire, nous constatons que les choses ne sont pas aussi claires.
« Nous n’atteindrons pas la cible 3 de l’ODD 12 sans augmenter de manière significative les investissements dans la lutte contre le gaspillage alimentaire à la maison au niveau mondial, dont l’échéance arrive dans seulement dans 9 ans. Cela doit être une priorité pour les gouvernements, les organisations internationales, les entreprises et les fondations philanthropiques ».
La cible 12.3 de l'objectif de développement durable (ODD) vise à réduire de moitié le gaspillage alimentaire mondial par habitant au niveau du commerce de détail et des consommateurs et à réduire les pertes de nourriture tout au long des chaînes de production et d'approvisionnement. L'un des deux indicateurs de cette cible est l'indice du gaspillage alimentaire.

14 pays ont des données sur le gaspillage

Un nombre croissant de pays ont mesuré le gaspillage alimentaire au cours des dernières années. Le rapport constate que 14 pays disposent déjà de données sur le gaspillage alimentaire des ménages collectées compatible avec l'indice du gaspillage alimentaire. Trente-huit autres pays disposent de données sur le gaspillage alimentaire des ménages pour lesquelles de légères modifications de la méthodologie, de la couverture géographique ou de la taille de l'échantillon leur permettraient de créer une estimation compatible avec l'indice du gaspillage alimentaire 12.3. Au total, 54 pays disposaient de données pour au moins un des trois secteurs couverts par le rapport.
Les nouvelles estimations mondiales du gaspillage alimentaire au niveau des consommateurs ont été générées à partir de points de données existants et d'extrapolations basées sur les estimations observées dans d'autres pays. 75 % de la population mondiale vit dans un pays où l'estimation du gaspillage alimentaire au niveau des ménages est directement observée, la confiance dans l'estimation de ce secteur est par conséquent plus élevée. Les estimations directes étant beaucoup plus faibles au niveau du commerce de détail et des services de restauration, la confiance dans les estimations de ces secteurs est plus faible.

Elaborer des bases de référence nationales pour suivre les progrès vers l’objectif 2030

Les données sur la répartition entre les parties comestibles et non comestibles gaspillées ne sont disponibles que dans quelques pays à revenu élevé, et montrent que leur répartition est de 50/50 en moyenne au niveau des ménages. La proportion de parties non comestibles jetées constitue un important déficit des connaissances, et pourrait être plus élevée dans les pays à faible revenu.
Afin de tirer parti des travaux du rapport, le PNUE lancera des groupes de travail régionaux pour renforcer les capacités des pays à mesurer le gaspillage alimentaire à temps pour le prochain cycle de rapports sur l’ODD 12.3 fin 2022, et les aider à élaborer des bases de référence nationales pour suivre les progrès vers l’objectif 2030, et à concevoir des stratégies nationales pour prévenir le gaspillage alimentaire. Cette semaine, le WRAP a lancé la première semaine nationale d'action contre le gaspillage alimentaire au Royaume-Uni (du 1er au 7 mars), afin de faire passer le message que le gaspillage alimentaire alimente les changements climatiques.

Rapport sur l'indice du gaspillage alimentaire 2021 

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