Le prochain Business Seminar Ville Durable se tiendra du 4 au 8 décembre 2023 au Kenya et Ouganda. Organisé par Business France, il propose aux porteurs de solutions pour la ville durable de rencontrer les grands donneurs d'ordres dans ces pays où les opportunités sont nombreuses pour les entreprises françaises. Il sera suivi par le French Smart & Sustainable Cities Tour 2024 en Ethiopie et Rwanda, en octobre 2024.
Les villes et zones urbaines d’Afrique de l’Est se développent rapidement. Les Nations Unies prévoient que la population du continent doublera d'ici à 2050, et que la majeure partie de cette population sera concentrée dans les zones urbaines. Faire face à cette tendance est à la fois un défi et une opportunité, car de nombreuses personnes s'installent en ville dans l'espoir d'y trouver un emploi et de meilleures conditions de vie. Il est essentiel que ces tendances n'entraînent pas une aggravation des inégalités, de la pauvreté et de la dégradation de l'environnement.
Le Kenya veut créer des villes intelligentes dans le cadre de ses initiatives de planification et de développement urbains
Première économie d'Afrique de l'Est, quatrième puissance économique d’Afrique subsaharienne, le Kenya a su diversifier ses activités et bénéficie d’un secteur privé développé et dynamique. Marché en pleine croissance, doté de 54 M d’habitants - estimé à plus de 66 M d’ici 2030 - 31% de sa population habite en ville, et sa capitale Nairobi concentre 4,4 M d'habitants.
Pays tourné vers l'avenir, le Kenya s'efforce de développer des villes intelligentes pour améliorer la qualité de vie des habitants, mais aussi promouvoir une gestion efficace et durable des ressources. Nairobi est à l'avant-garde du développement des villes intelligentes kenyannes. Les initiatives menées comprennent la mise en œuvre de systèmes intelligents de gestion du trafic, de solutions de paiement numérique pour les transports publics et le développement d'un éclairage public intelligent. A titre d'exemple, le projet Intelligent Transport System (ITS) porté par la Kenyan Urban Road Authority (KURA) prévoit de fluidifier et démocratiser la mobilité urbaine à Nairobi, alors que Northlands City, projet immobilier résidentiel, commercial et industriel situé en périphérie de Nairobi, bénéficie de 4,2 Mds de dollars d’investissements pour des constructions décarbonées. Konza Technopolis, connue également sous le nom de "Silicon Savannah", est un autre projet phare de ville intelligente, située à 65 km au sud de Nairobi, qui vise à devenir un centre de technologie et d'innovation.
Pour développer une efficacité énergétique liée aux villes intelligentes, le Kenya progresse aussi dans le domaine des énergies renouvelables, en mettant l'accent sur la géothermie, l'énergie solaire et l'énergie éolienne. Le niveau de développement des villes intelligentes varie d'une ville et d'une région à l'autre, mais le gouvernement, le secteur privé et les diverses parties prenantes participent activement à la conduite de ces initiatives afin de créer des espaces urbains durables et technologiquement avancés.
Doté de bonnes infrastructures, le Kenya constitue donc l'un des principaux marchés d'opportunités pour les entreprises françaises en Afrique anglophone avec un environnement des affaires favorable au secteur privé, un savoir-faire et technologies françaises reconnus dans de nombreux domaines (énergies, eau/assainissement, biens d’équipements industriels, distribution, biens de consommation...), un développement de compétences et service après-vente accompagnant l’offre française très appréciée, une classe moyenne émergente...
L'Ouganda a engagé une stratégie de développement des villes durables et intelligentes accompagnée par les bailleurs de fonds
Troisième économie de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), l'Ouganda a enregistré une croissance de 5,3% en 2022, la plus dynamique de la région. Aujourd’hui qualifié de pays à faible revenu, le gouvernement a conçu un programme de développement appelé " Uganda Vision 2040 " dont l’objectif est d’atteindre le statut de pays à revenu intermédiaire. Pour cela, il s’est engagé dans une politique d’investissements publics de grande ampleur en faveur du développement des infrastructures (routes, rail, aéroportuaire, électricité, eau, assainissement, santé).
Alors qu'un quart de la population réside en milieu urbain, le gouvernement a également mis en place, avec la Kampala Capital City Authority (KCCA), une stratégie de développement des villes durables et intelligentes accompagnée par les bailleurs de fonds. Soutenu par l’AFD*, le projet African Smart Town Network (ASToN), réseau de 12 villes africaines qui souhaitent utiliser les outils numériques pour relever les défis locaux et mondiaux, a permis le développement du projet "Kampala Connect Mobility Incident Reporting System", système de mobilité innovant qui implique l’engagement des citoyens et s’appuie sur un outil de crowdsourcing.
Les atouts de ce pays sont nombreux : une position géographique centrale, desservant l’Est de la République Démocratique du Congo, le Soudan du Sud et le Rwanda, un environnement des affaires favorable au secteur privé, avec un régime d’investissement très libéral, une forte présence des bailleurs de fonds (environ 1,5 Md USD d’engagements par an), dont l’AFD pour les infrastructures durables qui permet au pays de développer des initiatives porteuses. Les savoir-faire et technologies françaises sont reconnus dans de nombreux domaines (énergies, eau, assainissement, tech, santé, distribution, agriculture) dans un contexte où le pays s’efforce d’attirer des investissements étrangers, notamment dans la mobilité urbaine, l’efficacité énergétique, la durabilité environnementale et l’analyse des données. L’Ouganda reste un pays moins développé que le Kenya mais de grandes opportunités sont à venir, grâces aux projets de l’Afrique de l’Est et du niveau de développement du pays.
Deux pays où l'agriculture urbaine tient un rôle important dans la sécurité alimentaire des villes
De façon générale, l’agriculture urbaine est présente dans les villes d'Afrique de l'Est et elle est associée à une dimension nourricière. Elle constitue une ressource vitale dans les stratégies de subsistance de nombreux citadins. Ainsi, à Kampala, cette pratique remonte à la création de la ville dans les années 1890, où elle est surtout mise en œuvre dans les arrière-cours, autour des bâtiments et parfois sur les terres publiques. Dans toute la ville et ses environs, on trouve de nombreux signes d'activité agricole urbaine, notamment le maraîchage, la pisciculture et l'élevage de bétail.
Cette agriculture a révélé toute ses potentialités lors de la crise de la Covid-19, car la capitale Ougandaise dépend principalement des produits agricoles cultivés par les agriculteurs des régions périphériques. Mais le confinement et les restrictions de transport ont perturbé les liens entre les zones rurales et urbaines, menaçant la sécurité alimentaire de la ville. En réaction, les agriculteurs des zones urbaines et périurbaines ont commencé à fournir les nombreux marchés alimentaires de la ville, contribuant à maintenir et à diversifier la chaîne d'approvisionnement alimentaire de la capitale. Et l'agriculture urbaine continue ne cesse de se développer depuis car l'autorité gouvernementale de Kampala l'a intégrée dans les plans de développement des quartiers pauvres de la ville. Et l'enseignement s'y intéresse aussi puisque la Mushana Agribusiness School apprend notamment à ses élèves à pratiquer l'agriculture verticale dans de petits espaces.
La capitale du Kenya, a aussi son agriculture urbaine ; les statistiques de l'Université de Nairobi indiquent qu'environ 30 % des ménages de la ville bénéficient des productions de l'agriculture urbaine et périurbaine, ce qui inclue aussi les jardins verticaux et la culture hydroponique.
Par ailleurs, Le Kenya participe au Programme d’action régional pour l’Afrique de l’Initiative Villes vertes (lancée en 2020 par la FAO** pour promouvoir les synergies entre les villes et le monde rural, l’inclusion sociale, la résilience et la durabilité) et a commencé à créer davantage d’espaces verts à Nairobi, Kisumu et Mombasa. Ainsi, au coeur de la capitale, se trouve la forêt de Karura, qui avec une superficie d’environ 1000 ha, est l’une des plus grandes forêts urbaines au monde et une oasis de verdure et de tranquillité au centre d'une ville d’Afrique qui connait l'une des plus forte croissance.
Informations pratiques :
- Webinar gratuit La Ville durable en Afrique de l’Est : Enjeux et perspectives sur 4 pays cibles : Kenya, Ouganda, Ethiopie, Rwanda. Jeudi 5 octobre de 10h à 11h : Inscription ici
- Inscriptions pour le séminaire au Kenya et Ouganda avant le 13 octobre : Business Seminar Ville durable 2023 - Kenya et Ouganda
Save the date : French Smart & Sustainable Cities Tour 2024 - Ethiopie et Rwanda du 1e au 5 octobre 2024
L'Ethiopie est la seconde puissance démographique de la zone, avec 115 M d'hab. Malgré un taux d'urbanisation encore faible (25%), elle connaît une urbanisation exponentielle (5% par an). Addis Abeba en est le meilleur exemple, comptant entre 5 et 7 M d'habitants et connaissant une croissance forte notamment de ses zones périurbaines (doublement de la superficie et de la population en vingt ans). Depuis l'arrivée au pouvoir du Premier Ministre Abiy Ahmed, l'un des objectifs a été de faire Addis Abeba une ville plus durable et un hub touristique dans la région via une politique de grands projets. La municipalité a également mis en place un projet de Smart City, visant le développement numérique de la ville. Toutefois, la ville souffre encore de très importantes problématiques d'aménagement urbain, pollution et organisationnels et les besoins sont énormes sur l'ensemble des secteurs concernés : urbanisme, gestion des espaces publics, déchets, eau/assainissement, contrôle et qualité de l’air, architecture, construction, énergie, développement des transports publics. Alors même que l'offre française est déjà bien présente, les relations avec la Mairie d'Addis Abeba et les utilities locales sont également bonnes.
Le Rwanda, pays enclavé, est un petit centre économique qui se développe très rapidement en recherchant l’innovation. Sa transformation d'une économie agraire en une société de la connaissance s'effectue dans un contexte d'urbanisation rapide et d'une application accrue des technologies numériques dans tous les secteurs de la société. Pour relever ces défis et tirer parti des possibilités offertes par le numérique, la société rwandaise se transforme avec des citoyens qui s'installent de plus en plus dans les villes. Celles-ci se développent et nécessitent une meilleure planification, une meilleure gouvernance et de nouveaux financements. A ce titre, le projet « Green City Kigali » essaye de répondre au mieux aux nouveaux enjeux mondiaux. Le modèle fournira des logements abordables à des groupes cibles "dans des communautés urbaines durables, culturellement compatibles et résilientes au changement climatique". Il établit de nouvelles normes qui peuvent être reproduites ailleurs au Rwanda et au-delà.
Il existe donc de grandes opportunités dans ces deux pays pour une palette variée d’équipements et de services (construction, énergies, smart grids, planification urbaine, gestion des déchets, décarbonation des zones urbaines...).
Article réalisé avec les équipes de Business France
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*Agence Française de Développement
**Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture