Pour la 9ème édition de l'OpenAgriFood, qui s'est tenue ce 29 novembre à Orléans, les protéines végétales avec leurs bienfaits étaient les vedettes. Les participants, dont de nombreux jeunes dans l'assemblée se sont prêtés au jeu des questions interactives, lors de la séance plénière. Des évidences et aussi des découvertes sur la composition de son assiette et les méthodes de production.
Plus de 700 participants dont un tiers de jeunes et de chercheurs mais aussi des professionnels, agriculteurs, transformateurs et industriels ont échangé sur le sujet de la transition de notre alimentation vers plus de protéines d’origine végétale. "Nous souhaitons sortir du débat d’entreprise pour aller vers les débats de société » introduit Emmanuel Vasseneix, président de l’Open Agrifood. D'où aussi le lancement de la fresque du bien-être animal, outil collaboratif et pédagogique imaginé et co-construit suite aux États généraux de l’alimentation organisés en 2021 aussi à Orléans.
Les participants ont par exemple pu découvrir, que la spiruline faisait partes des aliments les plus riches en protéines végétales, avec un taux de 57 g/100 g devant le soja, les lentilles et le pois. Un plan protéique européen appelé de ses voeux par le ministre de la souveraineté alimentaire, Marc Fesneau sera ainsi le bienvenu.
Apporter davantage d'attention au contenu de son assiette permet aussi de saisir les contraintes de production et de transformation et la nécessaire diversification. Les agriculteurs présents ont bien cerné les enjeux sociétaux en train de se jouer et les difficultés à satisfaire un consommateur de plus en plus exigeant. Dans leur très grande diversité, ils ont un rôle clef pour créer ensemble une belle partition.
Ne pas opposer végétal et animal
« Il nous importe de ne pas opposer animal et végétal. Nous devons proposer plutôt qu’imposer, en apportant du choix au consommateur qui veut varier son alimentation », a insisté Emmanueil Vasseneix. Mais soutenir le développement des protéines végétales permet avant tout de répondre à un double défi. « Défi alimentaire tout d’abord, car nous savons que nous ne pourrons pas nourrir de façon accessible 7,5 milliards de personnes avec notre mode d’alimentation actuel. Défi agroécologique aussi, car nous connaissons les vertus des légumineuses pour piéger du carbone et devenir des usines à production naturelle d’azote. » Les protéines végétales sont au cœur de la transition agricole. Elles permettent de bonifier les sols, de diminuer l’utilisation de fertilisants de synthèse et parce qu’elles s’insèrent dans les rotations culturales.
Que penser du steak ou fromage végétal
L’essor des substituts aux produits animaux s'est invité aussi au menu des débats. Les succédanés végétaux des steaks ou autres produits animaux permettrait-il d’amener une nouvelle tendance alimentaire, même si la viande trouve encore culturellement sa place dans les assiettes. « Nous développons une offre pour répondre à une demande qui est déjà là, même si la France est encore très en retard par rapport à nos voisins européens », a expliqué sans détour Jérôme Madoc, directeur général business bio et végétal du groupe Savencia.
Les différents intervenants ont en tout cas rappelé les deux leviers pour augmenter la part des protéines végétales sous toutes leurs formes dans l'alimentation : l’implication des cuisiniers et l’éducation des enfants à la cantine, comme à la mason. Et sur ce sujet, les agricultures urbaines trouvent bien toute leur place.
A lire aussi sur agri-city.info :
Graine de choc veut introduire la féverole dans nos assiettes