Une production agroalimentaire durable et indépendante à l'horizon 2050 est possible, selon les chercheurs du CNRS, mais seulement au prix d'une « transformation structurelle profonde ».C'est ce qui ressort d'une étude publiée dans One Earth, le 18 juin 2021
Associer la souveraineté alimentaire en France et Europe à un mode de production agricole respectueux de l’environnement, serait-ce possible ? Oui, répondent plusieurs chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) dans leur étude1. Le scénario envisagé repose sur trois leviers.
Trois leviers identifiés
Le premier impliquerait un changement de régime alimentaire, avec une consommation moindre de produits animaux, ce qui permettrait de limiter l’élevage hors sol et de supprimer les importations d’aliments pour le bétail. Le deuxième propose l’application des principes de l’agro-écologie, avec la généralisation de rotations de cultures2 longues et diversifiées intégrant des légumineuses fixatrices d’azote, ce qui permettrait de se passer des engrais azotés de synthèse comme des pesticides.
Le dernier levier consisterait à rapprocher culture et élevage, souvent déconnectés et concentrés dans des régions ultra-spécialisées, pour un recyclage optimal des déjections animales. Selon ce scénario, il serait donc possible de renforcer l’autonomie de l’Europe, de nourrir la population attendue en 2050, d’exporter encore des céréales vers les pays qui en ont besoin pour l’alimentation humaine, et surtout de diminuer largement la pollution des eaux et les émissions de gaz à effet de serre par l’agriculture.