Crée en mai 2020, son objectif est de développer l’agroécologie auprès des agriculteurs et des particuliers. Son fondateur Frédéric Vélut répond à nos questions sur l’agriculture de conservation des sols et sur la création de son entreprise.
Pour commencer, sur quoi repose le concept d’agriculture de conservation des sols et quel est son intérêt ?
L’Agriculture de Conservation des Sols (ACS) est définie par la FAO (Food and Agriculture Organisation) selon les 3 piliers suivants : le non-travail du sol, une couverture permanente morte ou vivante et une grande diversité de cultures. Elle apporte de nombreux effets bénéfiques dont le principal est l’augmentation de la fertilité du sol. Elle lutte contre le réchauffement climatique en stockant le carbone atmosphérique. Elle réduit l’érosion des sols en augmentant l’infiltration de l’eau. Elle permet également d’augmenter la biodiversité des parcelles agricoles (dans le sol) et offre une meilleure résilience aux cultures lors des conditions météorologiques extrêmes (sécheresse).
Pourquoi l’analyse des plantes « sauvages » est-elle si importante pour déterminer la composition d’un sol (en zone agricole, en ville, sur des friches) ?
Les plantes ne poussent pas par hasard, elles sont révélatrices de l’état du sol en corrigeant les défauts de fertilité de ce dernier. En effet, la stratégie de la nature pour stabiliser un écosystème est le climax. Au niveau du sol, cette agrégation est réalisée par une cohorte de plantes (associée à la macro et à la microfaune) qui vont se succéder pour construire un sol fertile.
En observant les plantes « bio-indicatrices », il est donc possible de donner une tendance de l’évolution du sol et d’anticiper sa dégradation. Ainsi, en zone agricole, elles nous indiquent des zones de tassement du sol, des zones de dégradation de ce dernier. En ville et dans les friches, certaines plantes montrent par leur présence l’historique de la parcelle (pollution chimique, dégradation importante des sols…).
Comment votre parcours vous a-t-il conduit à la création de SVC* ? Quels sont les objectifs de votre entreprise ?
J’ai débuté ma carrière en travaillant sur le sujet de la protection de la ressource en eau potable dans des champs captants. Au cours de mes missions d’animateur agricole, je me suis aperçu que la circulation de l’eau dans les parcelles agricoles est un élément clé, si l’agriculteur ne souhaite pas voir son outil de production disparaître en aval.
Je me suis donc intéressé à l’agriculture de conservation des sols. Ses principes font d’elle la seule agriculture pouvant permettre à l’eau de s’infiltrer à nouveau et ainsi stopper l’érosion de surface. Elle garantit également l’augmentation du taux de matière organique du sol. Ce qui est bénéfique pour la biodiversité du sol, la lutte contre le réchauffement climatique et l’augmentation de fertilité du sol.
D’un point de vue personnel, je teste depuis plusieurs années la meilleure façon d’obtenir un sol vivant et fertile au potager. En travaillant notamment sur des mélanges d’engrais verts, la ration du sol, la rotation des légumes, les différents apports de matières organiques. Et également l’optimisation de l’espace pour avoir beaucoup de légumes sur peu de place. Je conçois également des aménagements alliant production et développement de la biodiversité (jardin, forêt, haie abritant de nombreux types d’insectes auxiliaires).
Afin de concilier : changement des pratiques agricoles, fertilité des potagers et biodiversité, j’ai créé l’entreprise Sol Vivant Concept en mai 2020. C’est une entreprise de diagnostics, de conseils et de formation en agroécologie avec une spécialisation dans le domaine des sols vivants.
Les clients acccompagnés sont :
- Des agriculteurs qui souhaitent développer l’agriculture de conservation des sols (diagnostic des parcelles, proposition de changement de pratique, formation sur le terrain et suivi annuel)
- Des particuliers désirant concevoir un potager sans travail du sol (diagnostic, élaboration du potager, suivi et formation)
- Des collectivités voulant réduire les phénomènes d’érosion des sols agricoles et qui dans le cadre du plan climat animent des ateliers autour du sol ou changent leur pratique de gestion des espaces verts en créant des jardins partagés
- Des entreprises qui souhaitent créer un potager d’entreprise dans le cadre d’un projet collectif ou lié à la RSE.