Au printemps dernier, le MOOC (Massive Open Online Course) « Agricultures Urbaines » co-créé par l’association Les Cols Verts et l’organisme universitaire Agreenium a rencontré un franc succès, avec plus de 15 000 inscrits et 300 dossiers déposés dans le cadre de “l’exercice projet”, qui visait à appliquer les acquis du cours à son propre projet d’agriculture urbaine.

Une centaine de participants ont exprimé le souhait d’être accompagnés dans le développement et la concrétisation de leur projet professionnel. 19 d’entre eux ont finalement été sélectionnés et bénéficieront des conseils et de l’expertise de l’association.

Leurs âges (de 25 à 63 ans), leurs trajectoires (des jeunes diplômés aux personnes en reconversion, liées au monde agricole ou non) et leurs horizons (France métropolitaine et d’outre-mer, Belgique, Canada) témoignent de la variété des profils intéressés par l’agriculture urbaine. Nous vous proposons de découvrir leurs parcours et leurs aspirations, à travers ces extraits de leurs portraits publiés par Les Cols Verts.

Anne Barnier est architecte de formation et tient son engagement écologique de sa mère. À 21 ans, elle a créé un jardin partagé dans son quartier alors qu’il en existait encore très peu en France. Après 5 ans de travail salarié majoritairement passés derrière un ordinateur, elle a ressenti le besoin de retrouver un certain rapport à la nature et un engagement corporel et social au quotidien.

Benjamin Bernard est diplômé d’école de commerce et a exercé 10 ans en tant que responsable administratif et comptable dans un grand groupe de la construction. Passionné par l’agriculture, il est issu d’une longue lignée d’agriculteurs en Provence. En 2019, il a décidé de redonner du sens à ses actions et de participer aux nombreux challenges des villes autour de l’alimentation.

Manon Bernard est titulaire d’un Master de géographie spécialité « Développement des territoires, origine et qualité des produits ». Elle a eu l'opportunité de réaliser le montage d’un projet de route écotouristique au Maroc. De retour à Bordeaux, elle a décidé de s’orienter vers l’agriculture urbaine et a suivi les conférences sur le sujet proposées au SIVAL d’Angers en janvier 2020, avant de s’inscrire au MOOC « Agricultures Urbaines ».

Nicolas Bernard est ingénieur de formation et a quitté le poste qu’il occupait dans l'industrie depuis 14 ans pour travailler à mi-temps dans une structure d’agriculture urbaine en Belgique. Il souhaite à présent consacrer l’autre moitié de son mi-temps à un projet de “maraîcher bio à domicile”, afin de multiplier la production de légumes bio chez les gens possédant un jardin et tendre vers la résilience alimentaire de la région.

Eric Bertin a suivi un cursus d’ingénieur-designer puis un master en école de management. Ses nombreux voyages et randonnées lui ont fait prendre conscience de l’urgence à “faire sa part” en aidant les initiatives citoyennes à changer d’échelle. Il souhaite mettre sa solide expérience en gestion de projet au service d’une plateforme digitale collaborative destinée aux collectivités locales qui encouragent la végétalisation urbaine participative, en proposant notamment des outils de gestion et de communication pour ces espaces.

Frank Charlet est entrepreneur depuis 2007 et dirige une PME de 35 personnes visant à améliorer la gestion des déchets. Enfant, il accompagnait son père s’occuper du potager de sa grand-mère et n’a jamais cessé de pratiquer la culture potagère. Il planche aujourd’hui sur un projet de ferme urbaine en permaculture destinée à fournir les écoles de sa commune en produits maraîchers, assortie d’un programme de réinsertion et d’une solution de gestion des déchets.

Marie-Christine Codarini est ingénieure en informatique. La lecture de nombreux ouvrages sur la permaculture et les rencontres entre jeunes parents qu’elle organisait dans sa ville pour favoriser le lien social lui ont inspiré un ambitieux projet d’agriculture urbaine. Il s’agira à la fois d’une ferme avec du maraîchage en permaculture et d’un centre de formation structuré autour d’une forêt nourricière constituée d’espèces comestibles. L’enjeu est de sensibiliser la population à l’approvisionnement bio et local, en commençant par les cantines scolaires.

Marie-Pierre Cravero vit aujourd’hui en région parisienne et souhaite retrouver le contact avec la nature qui a marqué son enfance. La création de jardins partagés lui est apparue comme le moyen de satisfaire ce besoin mais aussi de contribuer au bien-être des habitants de son quartier, de favoriser la mixité sociale et de sauvegarder la biodiversité urbaine.

Vincent Cunin vit à Lyon depuis 15 ans et est chef du service de chirurgie orthopédique pédiatrique au CHU. Il souhaite œuvrer à la transition écologique en pilotant la création d’un jardin potager pédagogique au sein de l’hôpital pédiatrique. Porté par un collectif de soignants et soutenu par l’institution, le projet servira de support d’éducation et de sensibilisation à destination des enfants et leurs familles. 

Violette Gentilleau est graphiste de formation et travaille actuellement comme libraire au Québec. Elle cultive des jardins potagers familiaux depuis une dizaine d'années, en milieu rural ou urbain selon ses lieux de vie. Sa pratique agricole s’est enrichie au fil des ans : récolte de semences, semis sous serre, petit élevage (poules, brebis, apiculture), plantation de fruitiers... L’agriculture urbaine ou périurbaine lui apparaît comme une potentielle piste de reconversion.

David Julius est diplômé d’école de commerce et exerce depuis 20 ans en tant que cadre et entrepreneur en Guadeloupe. En septembre 2020, il a fondé MOLOKOÏ, une ferme urbaine qui produit des denrées alimentaires et fournit des services éducatifs, sociaux, culturels et environnementaux. La nécessité de répondre aux enjeux sanitaires et agro-alimentaires du territoire guadeloupéen est à la genèse du projet.

Mathieu Lamour est ingénieur et travaille depuis 15 ans sur différentes problématiques liées à l’aménagement du territoire, à la construction, et à leurs impacts sociaux et environnementaux. Son projet, basé à Rennes, vise à concevoir des supports basse technologie (espaces, structures…) dédiés aux activités d’agriculture urbaine à partir de matériaux locaux, géo-sourcés et récupérés, dans une approche perma-circulaire.

Benoît Lepage est issu d’une famille de maraîchers périurbains de l’agglomération d’Orléans. Avec comme bagage un BTS de production horticole et une formation d’ingénieur à l’INHP, il a travaillé pendant 10 ans en tant que conducteur de travaux en paysage en France puis en Nouvelle-Zélande. Il souhaite désormais reprendre le terrain familial pour y installer une micro-ferme en bio intensif. 

Anne-Flore Lepeu a toujours vécu en ville, mais son parcours professionnel dans le développement durable puis dans l’insertion l’a amenée à se questionner sur l’impact environnemental de nos sociétés. Son projet d’"oasis en ville” consistera à planter des jardins-forêts en milieu urbain, en impliquant des salariés en insertion aux phases de construction puis d’animation.

Jean-Bernard Monier a exercé à Madagascar pendant 17 ans dans le domaine de la santé et est aujourd’hui élu municipal en charge de la restauration scolaire et du développement durable. Il œuvre à la mise en place d’un centre d’élevage d'ânes en milieu périurbain, qu’il envisage comme un magnifique outil de travail, de lien social, de formation aux lowtech et de promotion des circuits courts.

Charlotte Robert est ingénieure en agriculture. En travaillant comme technicienne de laboratoire durant ses études, l’agriculture urbaine lui est apparue comme une réponse évidente aux enjeux sociaux et environnementaux. À 25 ans, elle est aujourd’hui entrepreneuse et accompagne tous types de publics pour l’installation de potagers en ville. Elle anime également des ateliers sur le thème de l’écologie et de l’alimentation. 

Pierre Selvini a exercé une multitude de fonctions : ingénieur du son, réalisateur de documentaire, paysagiste pour un groupe de restauration parisien… Son appréhension de l'agriculture urbaine se nourrit principalement de son expérience en gestion de grands espaces végétalisés aménagés au public ainsi que d'une inclination vers les nouvelles technologies et ce qu'elles permettent en terme de travail collaboratif et d'organisation horizontale.

Elsa Sidawy est journaliste, actuellement responsable éditoriale de l’agence de l’innovation de Paris. Elle s’est familiarisée à la thématique de l’agriculture à travers les expérimentations menées par l’Urban Lab de Paris&Co (Topager, Vil’ fertile, association Espaces…) et souhaite désormais se consacrer à des projets d’agriculture urbaine ou périurbaine dans la région de Chambéry. Elle propose d’organiser la récolte des fruits délaissés dans les jardins privés chambériens, en répartissant les produits entre les bénévoles, les propriétaires et la banque alimentaire.

Gaëlle Vasseur a exercé pendant 15 ans dans les coulisses d’un comité de direction, en tant qu’assistante de direction puis chargée de communication interne. Elle a quitté son poste début 2020, éprouvant le besoin vital de se recentrer sur ce qui fait sens : nourrir la ville en circuit court et vertueux. Après ce MOOC qui l’a convaincue de suivre un BPREA, elle projette de créer une micro-ferme dans l’ouest parisien. 

Afin d’accompagner au mieux les futurs acteurs de la transition alimentaire, l’équipe des Cols Verts développe actuellement le premier incubateur en agriculture urbaine français, qui devrait s’implanter dans le Parc de la Bergerie, à Bobigny (Seine-Saint-Denis). Le programme permettra chaque année à 12 entrepreneurs d'être soutenus “sur les aspects agroécologiques, gestion de projet et ancrage territorial” via des modules pratiques et théoriques menés par des professionnels du secteur.

Agri City ne manquera pas de vous tenir informé du développement de certains de ces projets. En attendant, si vous souhaitez vous-même faire évaluer la faisabilité de votre projet professionnel d'agriculture urbaine ou simplement vous former sur le sujet, les inscriptions pour la deuxième session du MOOC sont ouvertes.

Plus d'informations sur le cours

- Notre article sur la deuxième session du MOOC (début : 5 avril 2021)
- Le bilan de la première session du MOOC : « 65 intervenants ont transmis leurs connaissances, auprès de plus de 15 000 apprenants »
- Notre article de présentation du MOOC lors de son lancement début 2020