Gaëlle Audrain-Demey, responsable du département droit au sein du Groupe ESPI* nous donne sa vision de l'agriculture urbaine. Pour elle, l'agriculture en pleine terre trouvera difficilement une véritable place dans des villes soumises à de fortes pressions immobilières. Elle croît davantage à la production hors-sol et se montre, comme beaucoup d'autres spécialistes, convaincue du rôle pédagogique et social de l'agriculture urbaine.
Gaëlle Audrain-Demey, enseignante-chercheuse s'intéresse aux sols des villes et à leur usage: "La dimension juridique de l'agriculture urbaine est particulièrement intéressante". C'est le droit rural qui peut trouver à s'appliquer et il est légitime de s'interroger sur les évolutions législatives possibles, pour les installations agricoles en pleine terre ou en toiture. 'Il est souvent question d'opportunité, de statut juridique, d'usage concurrent sur le foncier disponible", et précise-t-elle, il faut "faire un choix entre végétalisation et agriculture urbaine".
La spécialiste nous rappelle que les tentatives de certains députés pour faire évoluer le droit rural n'ont jamais abouti. En effet, "le bail rural répond très bien aux problématiques du monde agricole classique" et pour elle, les refus d'évolution sont liés à la crainte de "déstabiliser, créer des failles dans le système" (voir encadré1).