Dans l’analyse présentée dans Le Maraîchage sur petite surface, la French Method, l'auteur Christian Carnavalet démontre que l'engouement pour ces nouveaux modes de production répond à un besoin sociétal. Explications.
Cet article fait écho à "L’agriculture en petites surfaces, une réponse aux enjeux d’alimentation des villes", publié sur agri-city.info. La déconnexion entre les villes et leur environnement rural est très récente (fin du 19ème siècle) et on observe aujourd’hui un phénomène inverse avec l’agriculture urbaine.
Vers une réconciliation entre ville et campagne
L’engouement actuel pour le développement des “ceintures” maraîchères, interface entre un monde rural de plus en plus urbanisé et une ville qui cherche à se végétaliser, répond à un désir de renouer avec la nature et la production locale. Cette tendance néglige l’importance des grandes cultures qui constituent la majeure partie du régime alimentaire de la population (principalement les céréales). La réalisation de ces souhaits dépend de la (re)construction d’une solidarité entre la ville et son hinterland. Nos territoires ruraux et périurbains peuvent par exemple se tourner vers l’agroforesterie et donner une plus grande place à la polyculture. Actuellement, l’espace agricole périurbain est fortement dévalorisé et devient une sorte de non-lieu, bien loin de l’image d’une campagne verdoyante et pittoresque.
En effet, de nombreux citadins revendiquent l’accès à une alimentation fraîche à faible coût et à des paysages plus authentiques. L’enjeu pour ces ceintures vivrières n’est pas seulement de répondre aux aspirations romantiques, elles doivent avant tout nourrir les villes. Cela passe par la préservation du sol, pas et le succès des micro-fermes en maraîchage bio intensif repose essentiellement sur un « sol construit », c’est-à-dire, préparé, enrichi avec une matière organique rapportée (fumier, compost, déchets verts), déconnectée du sol existant.