By Agri-City on lundi 21 octobre 2024
Category: Biodiversité & végétalisation

Comment les pratiques paysagistes entrent en agriculture ?

Vu à travers 20 ans de travaux d’étudiants, l’École de la nature et du paysage de Blois qui propose une formation au métier de paysagiste concepteur se penche aussi sur le sujet de l'agriculture. Une étude est publiée sur le sujet.  Et si les métiers du paysage et de l'agriculture convergeaient?

De façon générale, les paysagistes interviennent dans le cadre de commandes publiques. Pour eux, l’agriculture en milieu rural ou péri-urbain, régie par la propriété privée, reste un sujet secondaire. Mais des cours d’agronomie ont été intégrés dans les programmes en 2010, à l'école de Blois. Des  travaux de fin d’études réalisés depuis le début des années 2000 font le pont sue le sujet.
À partir de 2015, les croisements entre thèmes paysagers et agricoles se multiplient, mais de façon irrégulière. Il s’agit alors de valoriser les marges urbaines. « Depuis 2020, certains étudiants osent se saisir pleinement du sujet et se placer aux côtés des agriculteurs », accompagnant une évolution des commandes vers l’intégration de divers enjeux : eau, alimentation, biodiversité et climat.

Ouvrir le champ des possibles

Vingt ans de travaux de fin d’études de l’École de la nature et du paysage de Blois 

Les pratiques paysagistes sont en constante évolution. Récemment, les sujets ruraux, plus spécifiquement les questions agricoles, semblent avoir gagné les réflexions paysagistes et intéressé jeunes professionnels et acteurs territoriaux. Des politiques récentes, comme le Programme national pour l’alimentation (PNA) en 2019, les phases régulières de décentralisation, la crise sanitaire en 2020-2021 et énergétique ou le dérèglement climatique semblent accélérer ce processus. À partir de l’intégralité des travaux de fin d’études de l’École de la nature et du paysage (ENP) de Blois, travaux menés lors de la cinquième et dernière année des étudiants, l’étude analyse l’évolution et la proportion des sujets portant sur l’agriculture et la manière dont les enjeux agricoles sont intégrés à l’exercice le plus long de la formation de paysagiste concepteurs. Les trajectoires professionnelles d’anciens élèves sont étudiées afin de documenter le transfert des réflexions menées depuis l’école vers les pratiques professionnelles.
La question agricole est associée à d’autres enjeux, comme les pollutions des sols, la gestion de l’eau et des inondations, le changement climatique, la biodiversité et plus récemment l’alimentation, la plupart du temps aux côtés des collectivités et des acteurs institutionnels généralistes (Conseil d’architecture d’urbanisme et de l’environnement, services de l’État, Office français de la biodiversité, etc.).

Paysage et agriculture

Depuis 2020, certains étudiants osent se saisir pleinement du sujet et se placer au côté des agriculteurs, ce qui n’est pas sans renouveler la conception spatiale : on observe une attention aux gestes, aux exploitations, aux filières, aux enjeux économiques agricoles, aux mobilités agricoles, qui sont autant de nouveaux outils de projet.
Ces premiers résultats apportent des pistes sur les postures et les méthodes de projet spatial nécessaires dans le contexte particulier des espaces agricoles, des transitions agroécologiques et, plus largement, des relations à renforcer entre agronomie, sciences de l’environnement et conception spatiale.
Si l’étude a pu mettre en valeur certains phénomènes à l’échelle de l’École de la nature et du paysage de Blois, ces résultats méritent d’être comparés à ceux des autres écoles délivrant le diplôme d’État de paysagiste en France.
Les pratiques pédagogiques et la construction des savoirs paysagistes dans d’autres pays européens pourraient constituer une piste de comparaison pertinente. L’évolution des enseignements, l’influence des sujets d’ateliers de projet de paysage, les modèles professionnels seraient autant de pistes de réflexion intéressantes.
De plus, l’évolution des pratiques professionnelles, la transformation des cadres de commandes, l’évolution des politiques publiques décentralisées en France, les enjeux alimentaires et énergétiques sont des hypothèses qu'il serait nécessaire d'approfondir, afin d’amplifier les connaissances sur le transfert des questions agricoles depuis les écoles vers le monde professionnel et inversement.

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