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Lyon a déclaré lors de son conseil municipal du jeudi 25 mars l'état d'urgence climatique et  adopté un objectif de réduction de 30% d'émissions de gaz à effet de serre en 2030 par rapport à l'année de référence 2019.

Selon les analyses de météo-France, le climat lyonnais se raprochera, dans les années à venir, à celui actuel du nord de l'Afrique. Les épisodes caniculaires vont s'aggraver et la fonte des glaciers alpins préfigurent une baisse importante des ressources en eau du territoire lyonnais.
En décembre 2020, Antonio Guterres, Secrétaire Général de l’ONU a appelé les responsables du monde à déclarer l’état d’urgence climatique. La Ville de Lyon a décidé de répondre à cet appel, pour prendre toute sa part dans la réduction des émissions des gaz à effet de serre dont elle directement ou indirectement responsable et oeuvrer pour engager une transition écologique et solidaire.

Pour y parvenir, la ville veut mobiliser tous ses moyens pour adapter Lyon aux enjeux climatiques et environnementaux, et ce dans toutes ses politiques publiques et dans tous les services municipaux. Ainsi, les enjeux environnementaux et sociaux sont inscrits dans chacun des axes du mandat du maire EELV* Grégory Doucet, avec la végétalisation du territoire, l’apaisement des mobilités, l’adaptation au climat plus chaud, le développement de solutions moins polluantes accessibles à tous, la réalisation d’actions proposées par les citoyennes et citoyens, le lien avec les autres pays et territoires... et l'adaptation de la ville est la priorité de la Programmation pluriannuelle des investissements (PPI) 2021-2026.

La ville a voté un budget d'investissement de 1,2 milliard d'euros pour faire entrer Lyon dans la transition écologique.

Ce budget permettra :
- Une amélioration des performances thermiques des bâtiments municipaux à hauteur d'environ 40 M€ (tous secteurs, dont scolaire et enfance);
- Une amélioration de l’éclairage urbain et une modernisation de la flotte de véhicules, pour un total dédié au climat de plus de 40 M€ également ;
- Plusieurs dizaines d’opérations sur des bâtiments municipaux qui bénéficieront d’une rénovation globale, pour un montant total d’environ 80 M€ dédié à la transition écologique ;
- La création de nouveaux espaces végétalisés partout où c’est possible : Grand parc naturel urbain des Balmes de Fourvière, forêts urbaines, densification des plantations de voiries et d’espaces publics (écoles, crèches, etc.) pour rafraîchir la ville et l’adapter au réchauffement climatique...  pour environ 90 M€.

Dans le détail, concernant la végétalisation de la ville, 8 millions d'euros seront ainsi investis pour le Parc de la Tête d'Or, 14 millions d'euros seront consacrés pour réaliser des micro implantations florales et réduire le bitume des rues. 5500 arbres ont déjà été plantés et 6500 le seront la saison prochaine, avec notamment le projet de "forêt urbaine" à la Part-Dieu rue Bouchut. 8 millions d'euros sont également prévus pour remettre en état les jardins partagés.

Le plan prévoit la création d'une ferme urbaine (1,2 million d'euros)
et d'une maison de l'agriculture urbaine.

Il prévoit aussi la révision des marchés publics alimentaires que passent la ville pour viser à plus d'alimentation locale et biologiques dans les écoles, les crèches et les établissements municipaux de personnes âgées. Les arrondissements de Lyon seront jumelés avec des communes rurales.

La ville de Lyon réintégrera les émissions liées à des locaux attribués à des tiers dans le bilan de ses propres émissions de gaz à effet de serre. Conformément aux recommandations de l'ADEME, la ville inclura aussi dans son bilan, au-delà du minimum légal, les émissions indirectes liées aux biens et services qu’elle propose.
Le nouveau plan d’actions "climat air énergie" quantifiera, pour chaque action, les émissions de GES évitées et les moyens humains et financiers nécessaires. Ce plan d’actions s’appuiera en particulier sur l’innovation et la relocalisation écologique et solidaire pour décliner ses cinq volets :
- priorité à la sobriété et à l’efficacité énergétique,
- recours aux énergies renouvelables autant que possible,
- stockage du carbone dans les matériaux (constructions bois-paille, …),
- compensation des émissions résiduelles,
- adaptation au changement climatique et résilience du territoire dans la justice sociale et la réduction des inégalités environnementales.

Lyon a également défini sa stratégie de transition écologique du patrimoine.

Cette stratégie a été bâtie :
- En vue de l’atteinte du niveau de performance énergétique dit « Bâtiment basse consommation - rénovation », elle fera coopérer les services municipaux et l’ensemble des usagers afin d’optimiser les usages en recherchant la sobriété.
- Pour approvisionner en énergie ses bâtiments, elle achète déjà une électricité 100% renouvelable. Elle introduira des critères de Haute Valeur Environnementale dans ses prochains marchés, et inclura du gaz renouvelable en remplacement d’énergies fossiles.
- Elle privilégiera le recours à des matériaux de construction peu émissifs.
- Elle intégrera plus fortement les enjeux d’adaptation au changement climatique pour le bien être des usagers : qualité de l’air intérieur, confort d’été, végétalisation, etc.

La ville de Lyon renforcera son rôle de relais de la politique climat air énergie de la Métropole. Pour cela, elle associera notamment les instances de démocratie participative de proximité (conseils d’arrondissement, conseils citoyens…) et la société civile organisée. Enfin, elle rejoint également la campagne "Cities Race to zero" (« course vers zéro émission »), lancée par le réseau de villes "C40 Cities", en amont de la COP 26 (Conférence des Parties de Glasgow) qui aura lieu en novembre 2021, pour accélérer la dynamique des Etats et les pousser à tenir les objectifs fixés lors des Accords de Paris.

 

 Race to Zero est une campagne mondiale visant à rallier les dirigeants et le soutien des entreprises, des villes, des régions et des investisseurs en faveur d'une reprise saine, résiliente et sans carbone, qui prévienne les menaces futures, crée des emplois décents et débloque une croissance durable et inclusive. Elle mobilise une coalition d'initiatives "zéro carbone" représentant 449 villes, 21 régions, 992 entreprises, 38 des plus grands investisseurs et 505 universités. Ces acteurs de l'"économie réelle" rejoignent 120 pays au sein d'une alliance qui s'est engagée à atteindre un niveau d'émissions de carbone net zéro d'ici 2050 au plus tard. 
C40 Cities est un réseau mondial de villes qui prennent des mesures audacieuses pour le climat.

 * Europe Ecologie Les Verts

Marie-Christine Bidault
 

Pour aller plus loin sur les nombreuses initiatives lyonnaises :
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