À quelques semaines de la présidentielle, huit associations* révèlent les résultats de leur sondage rélisé avec l'Ifop sur les attentes des Français en matière de protection de l’environnement.
Au regard du sondage dont les conclusions ont été rendues ce mercredi, les français, s’ils sont demandeurs de mesures fortes pour la protection de la biodiversité, sont aussi prêts à adopter de nouvelles pratiques.
Des sondés acteurs et demandeurs de changement
Sur le dossier de l’alimentation, 84% d’entre eux (dont 39% tout à fait favorables) sont disposés à modifier leur consommation de poisson pour lutter contre la surpêche et les prises accidentelles. En revanche, l’alimentation Bio et locale ne remporte qu’un succès partiel avec le prix d’achat comme principale barrière. Si 62% des Français se disent prêt à acheter du bio malgré le prix élevé, ils ne sont que 56% à approuver la mesure parmi les ménages les plus pauvres (moins de 900€/personne au foyer).
Des prix que les associations attribuent en partie à la suppression de l’aide au maintien de l’agriculture biologique et à la hausse du prix de l’alimentation. Face à ce constat, Bernard Chevassus-au-Louis, président d’Humanité et Biodiversité, propose une aide de 50€ sur le modèle du chèque énergie.
Par ailleurs, le sondage relève un appel majoritaire à l’action adressé au politique. Qu’il s’agisse de l’extension des réserves naturelles ou de la limitation des produits phytosanitaires, les sondés appellent à des changements rapides. 81% d’entre eux (dont 39% tout à fait favorables) demandent ainsi l’« interdiction rapide des pesticides dangereux pour la santé ou l’environnement ».
L’agriculture urbaine comme outil pédagogique
À travers ce sondage, les associations espèrent mettre en avant le sujet de la biodiversité qu’ils jugent souvent délaissé face à la question du climat. Un « oubli » mettant en avant, selon elles, un manque d’éducation et de pédagogie sur le sujet.
C’est d’ailleurs ce que relèvent les sondés : seuls 26% d’entre eux considèrent que l’éducation à la nature et à l’environnement est suffisamment développée en France (dont 5% « tout à fait d’accord »). Au-delà de l’aspect scolaire, les associations appuient sur la formation des élus qui sont amenés à prendre des décisions impactant la biodiversité.
Interrogé sur le rôle de l’agriculture urbaine Rémi Luglia revient sur appuie sur l’aspect pédagogique de cette activité. Il souligne ainsi la faculté de l’activité agricole en ville à créer du lien entre la population, la production alimentaire et la biodiversité. Des aspects qu’il souhaite complémentaires avec une notion de bien-être.
Le président de la SNPN y voit aussi un apport en espaces moins artificialisés entre le refuge de biodiversité et l’espace pédagogique. Ancien enseignant en quartiers prioritaires, Rémi Luglia a longtemps travaillé avec des enfants ne quittant que rarement leur aire urbaine. De ce point de vue, il évoque l’activité agricole comme un moyen d’apporter un aperçu de la nature à ces populations.
C’est désormais aux acteurs du secteur de s’atteler à la tâche, une mission déjà intégrée par de nombreuses structures.
Méthodologie du sondage :
Sondage Ifop pour FNE, Humanité et Biodiversité, la SNPN, l’Opie, la SFDE, la LPO, la SHF et l’ASPAS.
Sondage réalisé par un questionnaire auto-administré en ligne du 18 au 19 janvier 2022 sur un échantillon de 1003 personnes représentatifs de la population française.
Représentativité par méthode des quotas (sexe, âge, profession de la personne interrogée) après stratification par région et catégorie d’agglomération.