Le 22 septembre 2020, CDC Biodiversité a organisé dans les locaux du Groupe Caisse des Dépôts une présentation du Global Biodiversity Score. Cet évènement qui a accueilli plus de 50 personnes en présentiel avec une retransmission suivie par plus de 200 personnes, a été l’occasion d’échanges riches entre des experts nationaux et internationaux, issus des mondes scientifique et politique, et des membres du Club B4B+ sur les enjeux de cet outil de mesure d’empreinte biodiversité, son fonctionnement et les premiers retours d’expérience.
Marc Abadie, président de CDC Biodiversité, avec Éric Lombard, Directeur général du Groupe Caisse des Dépôts ont accueilli Bérangère Abba, Secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique, chargée de la Biodiversité pour appuyer ensemble la nécessité d’une collaboration entre le monde économique et les institutions politiques pour "un changement en profondeur, en intégrant la biodiversité au cœur des préoccupations communes grâce à une meilleure appréhension du sujet".
Attentes et ambitions en perspective de la COP 15
Anne Larigauderie, secrétaire exécutive à l’IPBES, Intergovernmental Platform on Biodiversity and Ecosystem Services, a précisé, lors de son intervention, l’importance de l’engagement du secteur privé sur le sujet de la biodiversité. « IPBES conclut que le changement transformateur nécessite l’implication de tous et, en particulier, du monde des entreprises. Et qu’il faut donc, en urgence, fournir à ces entreprises des outils appropriés pour mesurer leur impact dans différents secteurs d’activité et puis pour leur permettre également de comprendre l’impact des mesures qu’elles pourraient prendre sur leur environnement ». Elle a par ailleurs rappelé que l’outil GBS répond à cette urgence, et qu’il sera l’un des outils qui seront évalués par le prochain rapport de l’IPBES sur la mesure d’empreinte.
Humberto Delgado, directeur de Natural Capital in DG Environment de la Commission Européenne, a quant à lui fait part du rôle essentiel de l’outil GBS, qui s’inscrit ainsi dans les nouveaux engagements stratégiques de l’Europe en matière de taxonomie et de comptabilité des entreprises. En effet, l’UE souhaite intégrer la biodiversité dans le processus décisionnel des entreprises. « Nous célébrons aujourd’hui le fait que nous avons franchi une nouvelle étape vers des outils de mesure opérationnel, c’est une occasion de saluer le fait que CDC Biodiversité a mis au point cette méthode, via le GBS. ».
Elizabeth Maruma Mrema, secrétaire exécutive de la Convention de l’ONU sur la Diversité Biologique, a insisté sur la nécessité de fournir aux secteurs publics et privés des outils pour comprendre leur impact sur la biodiversité afin de renverser la tendance mondiale en sa faveur.
Pour clôturer l' évènement, Simon Buckle, Division Head of Climate, Biodiversity and Water de l’OCDE, a rappelé la nécessité de la prise en compte du vivant dans la construction d’un nouveau modèle de société.
Sylvaine Rols, Programme officer de l’UNEP-WCMC, a présenté l’Aligning Biodiversity Measures for Business ( ABMB) , dont le but est « d’établir une vision commune entre les acteurs du secteur privé en matière de mesure, suivi et reporting. » afin de trouver des « solutions pour mieux évaluer l’efficacité et la coordination des cibles et objectifs internationaux pour la biodiversité ». Les réflexions menées au sein des différents groupes de travail ont abouti au Guide Biodiversité accompagnant le Natural Capital Portocol, qui sera publié le 29 septembre 2020.
Pascal Chalvon, Chief Sustainability Officer chez Solvay, a fait part de la manière dont le GBS a appuyé leur stratégie biodiversité, élément-clé pour eux, car ils sont en amont de nombreuses chaines de valeur. Ils se sont ainsi rendu compte que selon leur provenance, leurs matières premières avaient des impacts différents. Ces prises de conscience, les ont menées à un engagement progressif et systématique en faveur de la biodiversité en amont de leur chaine de valeur.
Christine Prouin, responsable performance RSE à la Française des Jeux (FDJ), a mis en avant que la perte de la biodiversité ait un risque majeur pour la FDJ. Ainsi, l’entreprise souhaite faire évoluer son impact biodiversité, et plus particulièrement concernant leur empreinte sur l’exploitation forestière, car tous leurs supports de jeux sont en papier certifié FSC. La FDJ veut ainsi pouvoir valoriser ce label grâce au GBS.
Pour Eva Zabey, Executive director Business for Nature, « on a besoin d’aller au-delà, plus loin que juste être en compétition sur les méthodologies, on doit être en compétition pour les entreprises sur leur performance ». Un travail important est à faire sur le système règlementaire et financier qui doit récompenser les entreprises qui s’engagent et valoriser l’action des entreprises pour amplifier les politiques visant à inverser la perte de la biodiversité.