Des scientifiques du Cirad, d'INRAE et de l'Université libre d'Amsterdam ont réalisé un important travail de synthèse et le résultat est sans appel : diversifier les cultures booste la production, la biodiversité et les services écosystémiques
5156 études, 54 554 expérimentations, 95 méta-analyses réparties sur 84 ans dans plus de 85 pays et sur plus de 120 types de cultures, c'est ce qui a été synthétisé par cette équipe franco-néerlandaise pour trouver ce résultat.
Diversifier les cultures (toutes startégies confondues) entraine :
- une hausse de 14% de la production ;
- une hausse de 25% de la biodiversité associée (soit la biodiversité non cultivée qui évolue au sein d’un agroécosystème) ;
- une amélioration de la qualité de l'eau à 50% ;
- une amélioration de la qualité des sols de 11% ;
- un contrôle des maladies et des ravageurs de 63%
Les cultures associées consistent à cultiver plusieurs espèces différentes dans le même champ (culture en relais, en bande).
Les mélanges variétaux consistent à cultiver plusieurs variétés de la même espèce en même temps dans une même parcelle.
La rotation des cultures consiste à cultiver successivement, sur un même champs, une diversité de cultures selon un cycle prédéfini.
Les cultures de couvertures végétales consistent à cultiver des plantes à des fins agronomiques et environnementales en complément d’une culture principale (cultures intermédiaires, bordures entourant les parcelles cultivées etc)
celle qui montrerait les plus belles performances.
Les systèmes agroforestiers améliorent la biodiversité associée d’environ deux tiers. Ils surpassent également les autres stratégies pour la production (hausse médiane de + 35 %, nettement supérieure à la hausse de + 22 % estimée pour les cultures associées) ou la qualité du sol (+ 19 %, contre + 11 % pour les cultures associées).
La startégie de l'agroforesterie est celle qui participe le plus au stockage de carbone dans les sols, et donc à l’atténuation du déréglement climatique. En moyenne, il y a 19% de plus de carbone dans les sols qui utilisent un sytème agroforestier que dans des parcelles similaires qui, elles, ne contiennent pas d'arbres. Cette stratégie semble donc très prometteuse. A suivre donc.