By baudouin _g on mardi 6 juillet 2021
Category: Architecture & bâtiments

Inauguration institutionnelle de la ferme Suzanne par Cultures en Ville

La ferme Suzanne, projet de l'entreprise Cultures en ville, a « inauguré » son installation de ferme en toiture le 5 juillet 2021. Située au cœur du parc Suzanne Lenglen, dans le XVe arrondissement de Paris, cette ferme urbaine a pour vocation de devenir un lieu de production, de rencontre, et de formation.

Il s’agissait d’une inauguration institutionnelle, dans le cadre du suivi des sites Parisculteurs, programme à l’initiative de la ville de Paris. Parmi les nombreux partenaires du projet, des représentants d’Inrae/AgroParisTech, de l’Agence de l’eau Seine Normandie, de la ville de Paris et du cabinet d’architecture Chartier Dalix étaient présents.

Façonner un modèle d’économie locale

Antoine Juvin, ingénieur agronome et co-fondateur de la société Cultures en Ville, a débuté l’inauguration par la visite du site qui sera ouvert au public. Cet espace d’une surface de 860 m2 comprend des bacs de cultures potagères et un espace d’échange constitué d’une terrasse et d’une Tiny House. À terme, 50 % des revenus du site viendront de la partie service  : animations, formations, team building, workshops. L’autre toiture dénommée « Champs », d’une surface de 570 m2, est un espace réservé à la production.

Pour Antoine Juvin, le projet forme une clef de compréhension du monde agricole

Afin de maximiser les services écosystémiques, différentes zones ont été mises en place :  une forêt comestible, des haies bocagères, et des planches de cultures maraichères. Les mélanges de variétés semés et plantés favorisent la biodiversité et s’appuient sur les principes de la permaculture : rotations, emploi de plantes compagnes, présence de haies, etc. L’ambition de ce complexe est d’en faire un modèle de résilience environnementale et économique. Pour ce faire, la ferme Suzanne crée des refuges de biodiversité et privilégie l’économie locale.

S’appuyer sur les partenariats et les institutions

La présentation s’est poursuivie par l’intervention du cabinet Chartier Dalix. La Tiny House qui servira à la fois de point de vente et de point d’accueil a été pensée pour évoluer dans le temps. Les « parois biodiversitaires » en bois conçu par le cabinet permettront : " l’implantation pérenne d’une faune et d’une flore locale sans entretien ou technicité particulière." La forme de ses parois permettra également : "un écoulement de l’eau tout le long de la paroi."
L’Agence de l’eau Seine Normandie, qui a participé au financement de la ferme Suzanne a aussi témoigné de l’intérêt de ce projet pour la gestion de l’eau. En effet, cette ferme urbaine : "contribuent à préserver les ressources en eau et à lutter contre les pollutions, en respectant le développement des activités économiques". D’autres experts ont participés à l’élaboration du site. Sophie Boulanger-Joimel, enseignante-chercheuse au sein de l’UMR « Écologie fonctionnelle et écotoxicologie des sols d’agrosystèmes » (INRA, AgroParisTech), était là pour en témoigner. Elle a en retour utilisé le site comme support pour ses recherches sur les services écosystémiques et la colonisation des sols notamment en agriculture urbaine.

Audrey Pulvar, chargée de l’alimentation durable, de l’agriculture et des circuits courts pour la ville de Paris, a conclu l’intervention en rappelant que de tels projets sont amenés à se multiplier. Les appels à projet comme  Parisculteurs* ont pour vocation d’inciter les entrepreneurs à se lancer, et à les aider à consolider leurs projets. Elle a également mentionné l’intérêt que représente l’agriculture urbaine dans la lutte contre la précarité alimentaire.

Baudouin Galarreta

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