L’ambitieux projet urbain du quartier Gratte-Ciel à Villeurbanne (69) piloté par la SERL est une opération « tiroir ». Un foncier qui ne se libère pas comme prévu et c’est tout le planning des projets de logements et d’espaces publics qui se trouve décalé sur un terrain prêt à être construit.
Plutôt que de laisser ce foncier proche du centre-ville « en attente », la SERL a décidé d’en faire une opportunité et d’y accueillir des occupations temporaires. La première réalisation a vu le jour en juillet 2020. Le projet «gratte-terre» vise à développer un partage des ressources du quartier et à porter des expérimentations.
Des objectifs variés
Il s'agit d'occuper et faire vivre le site en le végétalisant, puis de fédérer des acteurs autour de projets d’agriculture urbaine, avec des jardins partagés, la découverte des semences, entre autres.L'objectif est également d'expérimenter pour revaloriser de la terre dite « inerte », par des apports de compost et des cultures permettant de redonner de la fertilité au sol.
C’est une équipe technique choisie par l’aménageur, propriétaire du foncier, qui est en charge de faire vivre le projet et de mener librement ses expérimentations, qui pourraient ensuite être reproduites à plus grande échelle.
Le modèle économique et juridique
Concrètement, la SERL met gratuitement le foncier à disposition du mandataire de l’équipe de maîtrise d’œuvre SCE Aménagement & Environnement, par une convention de prêt à usage. Ainsi, SCE est responsable du site, comme locataire, mais ne dispose pas de droit réel. La SERL peut récupérer le terrain à tout moment.
Les maîtres d’œuvre fournissent les moyens techniques et humains pour mener à bien le projet et les expérimentations. La SERL se charge des travaux d’aménagement du terrain tels que les clôtures et l’accès aux réseaux (eau, électricité, etc.), ainsi que de la gestion du site.
Pour se faire, l'entreprise dispose d’une ligne budgétaire dans le bilan de l’opération de la ZAC Gratte-Ciel affecté à l’occupation temporaire. A la signature du compromis de vente, chaque promoteur verse une partition forfaitaire qui vient abonder le budget.
Des projets à suivre
A l’instar de Gratte-terre, plusieurs projets, comme « la ferme des artisans », un tiers-lieu de coworking et de restauration, ainsi qu’une programmation évènementielle et culturelle feront vivre le site jusqu’à l’été 2023. Cette programmation est pensée en accompagnement du projet urbain, par leur localisation et la préfiguration des cheminements par exemple.
Aujourd’hui, des initiatives très variées d’urbanisme transitoire se multiplient et se trouvent encouragées, voire accompagnées, par les collectivités et les opérateurs tels que la SERL. Gageons qu’il ne s’agit plus d’un simple effet de mode, mais d’un nouveau regard porté sur le foncier et son rôle dans le projet urbain.
Placé parmi les plus importants acteurs dans son activité d’aménagement et d’équipement sur l’agglomération lyonnaise et la grande région de Lyon, le groupe est composée de 80 salariés et comportant 19 filiales (immobilière, services, SAS, SCI, SCCV). La société génère un produit opérationnel de 10 M€