Laurent Grandin, président d'Interfel, au titre des grossistes en fruits et légumes, nous donne son sentiment sur l'évolution de l'agriculture urbaine en France et comment il voit ces nouveaux modèles se développer.
"Nous n'opposons pas les agricultures" tient à rappeler Laurent Grandin. "Elles font toutes partie d'un même ensemble". Le professionnel se montre malgré tout dubitatif sur le modèle des fermes urbaines qui, selon lui, n'ont "pas encore fait leur démonstration économique". Il constate les prix très élevés des produits cultivés en ville actuellement, et seulement accessibles une clientèle aisée "Avec 570 000 ha de terres agricoles en Île de France par exemple, nous avons déjà un gros potentiel de production".
Même s'il reconnaît des vertus pédagogiques à ces nouvelles formes d'agriculture, "elles ne pourront venir qu'en complément des productions traditionnelles." Il rappelle par ailleurs le gros potentiel des jardins ouvriers en France, qui produisent jusqu'à 400 000 tonnes de tomates par an. "Je ne vois pas l'intérêt de cultiver en ville dans des containers", dit-il, alors que 80 % des fraises produites en France viennent déjà de production professionnelle en hors-sol. Selon le professionnel, ces techniques n'ont pas beaucoup de sens en France, mais il reconnaît un intérêt réel dans d'autres pays, où l'espace manque, comme à Singapour par exemple...