La Chambre d’agriculture de l’Isère a lancé, du 9 juillet au 17 août 2020, une enquête évaluant les impacts de la crise sanitaire sur les exploitations du département, pendant et après le confinement. Les effets de la crise sur la commercialisation, l'économie de l'exploitation et l'organisation du travail ont été plus particulièrement observés.
Pour Jean-Claude Darlet, Président de la Chambre d’Agriculture de l’Isère, "les impacts du confinement sont très hétérogènes en agriculture et notre enquête le confirme. Nos filières ont dû faire face à un certain nombre de perturbations et d’adaptations. A chaque annonce politique il a fallu rebondir, inventer de nouvelles voies de commercialisation et de mises en relation pour répondre aux besoins d’alimentation."
Des pistes riches et variées
Les agriculteurs ont fait preuve d’ingéniosité, en s’appuyant sur des pistes riches et variées. Citons les drives fermiers, l’organisation en micromarchés. Ces sollicitations ont néanmoins ajouté une pénibilité et un prix santé que l’on va avoir du mal à chiffrer.
Et demain ? La question se pose de savoir comment valoriser ce qui a fonctionné, l’organiser sur le terrain, et maintenir ce lien de proximité entre le consommateur et son voisin agriculteur qui s’est tissé durant le confinement. L’atterrissage est très incertain, mais parmi les voies de sortie de crise la légitimité du « manger local » est primordiale.
Quels produits proposer au consommateur, et à quel prix ? Est-ce que les surcoûts liés à la crise seront réintégrés dans les produits commercialisés ? Il s’agit d’axes de travail prioritaires engagés dans le cadre du Pôle Agroalimentaire de l’Isère, menés en lien avec le Département de l’Isère et les autres Chambres consulaires, avec le recrutement d’une personne supplémentaire sur le volet commercialisation.
La question de résilience
Enfin, cette crise invite aussi à réfléchir à la question de résilience. Quel type d’agriculture produire à tel endroit du territoire ? En quelle quantité ? Comment orienter l’agriculture sur des marchés qui peuvent être très divers - du très local à l’international ? Nous sommes au tournant du monde agricole d’après.