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Ce printemps confiné, pleine saison de lancement des cultures, aurait pu mettre à mal l'économie des sites agricoles urbains. Pourtant, les Parisculteurs se sont adaptés pour devenir des acteurs actifs dans cette crise et apporter du réconfort aux Parisien·ne·s confiné·e·s. Retour sur quelques jolies actions, sur le site paris.fr

L'activité agricole en ville est au cœur des solutions pour un modèle urbain durable et résilient. Ses vertus sont désormais bien connues. L’agriculture en ville, c’est aussi un milieu économique spécifique, parfois fragile et toujours intensément soumis au rythme des saisons. Ce printemps confiné, pleine saison pour le lancement des cultures aurait pu mettre à mal l'économie des sites agricoles urbains.

Pourtant, même si tout n’a pas été simple, les Parisculteurs étaient bien là. Certains ont répondu présents à l'élan de solidarité, tandis que d'autres rivalisaient de créativité pour maintenir leur activité, notamment par le développement de circuits de vente alternatifs. Et ce printemps a même vu l’éclosion de nouvelles exploitations.

Des dons au personnel soignant

Une partie des productions du projet « Opéra 4 saisons » de Topager, sur le toit de l’Opéra Bastille, a été donnée au personnel soignant de l’hôpital Saint-Antoine. Un peu de réconfort au plus fort de la crise pour les services médicaux mobilisés. De nombreux Parisculteurs ont fait des dons aux soignants et publics en difficulté.

L’association Veni Verdi a organisé plusieurs ventes de plants aux Parisiens dont une au Super Café le vendredi 8 mai 2020. Une vente de près de 500 plants, un chiffre totalement inédit qui démontre bien l’engouement des habitants pour ces démarches et leur diffusion.

Veni Verdi a aussi assuré l'installation d'un site à cultiver, dans le respect des consignes et des mesures sanitaires, sur le toit de la toute nouvelle école Eva Kotchever, dans le 18eme  au cœur du quartier Chapelle International. Plus de 800 m2 d’espaces à cultiver et bientôt des ateliers pédagogiques avec les élèves.

Des bouquets de fleurs et du houblon

Sur le toit de l'hôpital Robert Debré (19eme), malgré le confinement et sa situation atypique au sein d’un établissement de santé, la Ferme florale urbaine a maintenu son activité d’horticulture. Résultat ? Des bouquets de fleurs locales et de saison vendus en proximité immédiate et qui reprennent désormais aussi le chemin des fleuristes parisiens.
Les houblonniers de La Parisienne ont géré l'entretien de leurs sites de culture de houblon et ainsi assuré leur production destinée au brassage de bières locales.

Dans le 17eme, une ancienne friche ferroviaire a été reconvertie en site d'agriculture urbaine. L’association les Hauts de Malesherbes a débuté en avril les plantations de la future roseraie participative.

Au parc Suzanne Lenglen (15e), la société Cultures en ville a poursuivi l’installation du nouveau site productif et pédagogique La ferme de Suzanne. Au programme : la mise en place des buttes de cultures et des fruitiers sur deux toitures de terrains sportif, 860 m2 dédiés à la vente de paniers maraîchers ainsi qu’à des ateliers pédagogiques. La ferme espère ouvrir au public à partir de l’été.

Une jardinière de 1500 m2 avec Cultivate

La société Cultivate, sur la toiture de plus de 7000 m2 de la halle de fret Chapelle International dans le 18eme, a mis à profit la période pour démarrer en douceur le travail de la terre de la grande jardinière de 1500 m2 et effectuer ses tout premiers semis. La construction de la serre reprend progressivement et va permettre l’installation d’un des plus vastes sites d’agriculture urbaine en toiture.



Les Fermiers Généreux, ce sont près de 700 m2 d'agriculture urbaine sous la ligne 2 du métro dans le cadre de la promenade urbaine reliant Barbès à Stalingrad. Un lieu d'animation et de pédagogie mettant l'accent sur la notion de ville comestible : jardin participatif, grainothèque, outilthèque, ateliers viendront animer le site.

La toiture d’un hôtel d’activités de Paris Habitat situé dans le 20eme héberge une école de cuisine fondée par Thierry Marx. Cueillette urbaine installe son arche végétale, un projet productif mixant les techniques de cultures, hydroponie et bacs.

Sur le toit du réservoir d’Eau de Paris, rue Stendhal dans le 20eme, Le Paysan urbain qui a récemment lancé sa production de micro-pousses s’est trouvé brutalement à court de débouchés avec la fermeture de tout le secteur de la restauration. Qu’à cela ne tienne : il a mis en place dans l’urgence des ventes directes pour les habitants. Résultat ? Un grand succès, de nouvelles rencontres et déjà une clientèle fidèle. Prochaine étape, l’ouverture d’un pavillon de l’écologie urbaine accueillant ateliers et nouvelle clientèle du quartier.

Premier Parisculteur à l’international, Noocity a pu démarrer l’exploitation ce printemps de son projet de ferme urbaine paysagère sur le siège de l’Unesco (7eme). Ce potager hors-sol, low-tech et élégant, productif et pédagogique, va fournir légumes, aromatiques et petits fruits frais au personnel de l'Unesco et leur donnera l’opportunité de collaborer avec un maraîcher expert.